Manger bio et local ne suffit pas si l’humus se fait la malle !

Alors pour le RETOUR vers le PROGRES d’une AGRICULTURE (paysanne) REPEUPLANT les CAMPAGNES et PRODUISANT de l’HUMUS en MËME TEMPS  que des PLANTES ?

MANGER BIO DIMINUE la PROBABILITE  du CANCER

Enquête (Huma du 24 octobre, Fce Info, etc) sur 70 000 sujets et sur 7 années, INRA – INSERM -CNAM -Univ Paris 8 : moins 34% de cancers du sein et moins 76 % de lymphomes parmi ceux celles qui mangent PRINCIPALEMENT bio (pas intégralement comme j’en ai eu la chance dans le ferme isolée en quasi autarcie de mon enfance côté Bologne Creys Malville))

Celà dit manger bio c’est juste une petite face de la trame ou du puzzle : on ne peut être bien portant sur une planète malade car ” Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même ».

Que RESTE T IL de TERRE  pour notre NOURRITURE ?

Regardons ça de plus près

Partie de la nature l’espèce humaine ne dispose plus que 1/4 de la surface (sans les océans, sans les glaces et les montagnes (soit 2/3). Restent 1/12 è de surface

Or il en faut ôter les 3/4 de sols disparus (érosions). Reste : 1/48è de terre arable

Le capital agro alimentaire et chimique occidental dominant en a pesticidé et détruit la vie biologique à 88%  en occident (Bourguignon)

Voici quelques chiffres (tirés de John Jeavons) «  Pour un développement du sens de l’humus »

En effet, quand on mange un kilo de nourriture industrialisée, on détruit 6 kilos de sol (chimie, érosions par vent, eau (dont inondations).Comme on mange environ une tonne/an/personne, on participe à la destruction de 6 tonnes par an de sol nourrissier ou humus.

C’est un peu moins qu’il y a quelques années.

Au sud c’est pire : en Chine 18 tonnes par habitants d’où l’accaparement de millions d’ha en Afrique…

Tout ça essentiellement par la grâce du capitalisme, par nature croissanciste, exploiteur d’humains, et tueur d’humus exploité comme le reste du vivant et des humains jusqu’à l’épuisement des sols…

 Nous sommes non pas dans l’anthropocène (les individus humains tous coupables) mais dans l’ère du capitalocène, un système de production/consommation/culture dévastateur

(certes avec beaucoup de « collaborateurs »)

Quant à l’agriculture bio (toutes composantes, surtout celle qui s’industrialise comme concentrations de poulets (l’Europe est prête à autoriser des bâtiments à dizaines de milliers de poulets bio  avec abattage à 75 jours) et oeufs bio (batteries de 4500 pondeuses juxtaposées ) ou grandes unités spécialisées comme pour les salades) elle importe une grande partie de ses fertilisants organiques (je l’ai vu chez des maraîchers ou arboriculteurs qui produisaient , légumes ou des fruits sans des élevages pour produire en auto suffisance sur la ferme ou le verger ou la vigne assez d’ amendements, y compris et surtout dans l’hypothèse de la permaculture : complémentarités, coopération, doubles ou triples usages, vers l’autonomie …)

Du coup (toujours selon  Jeavons) l’agriculture bio mécanisée, comme celle des USA et qui a commencé en France,   perd  entre 3 et 5 kg de sols par kilo de nourriture produite,

Ici on ne parle pas de l’empreinte écologique ni de la quantité de calories consommées par rapport aux calories alimentaires, on sait qu’avec l’agriculture industrielle non durable ce rapport est de 10 consommées (gasoil, tracteurs, …etc) pour une calorie alimentaire produite !!!)

EFFONDREMENT de la BIODIVERSITE et RAVAGES des FORÊTS

A quoi s’ajoute bien sûr la disparition de la biodiversité (400 millions d’oiseaux en Europe ces dernières 15 années par exemple) et le plus grave , la disparition de la pédofaune du sol (Cf Bourguignon) base de sa fertilité naturelle et ce, à cause des intrants chimiques (encore plus de 110 000 t annuelles déversés sur les vignes et cultures) plus le retournement, plus le réchauffement, plus la sècheresses, plus la déforestation, plus la bétonnisation : 1 département artificialisé en France tous les 5/6 ans (ça a un peu baissé) : un terrain de foot toutes les 5 mn et quelques secondes…

C’est rien en comparaison de la déforestation à Bornéo, Amazonie, Sibérie, Suède, Cambodge (le plus dévasté)

Même en France, qui, pour tenir l’engagement de sa « transition » (piège ?) soit  20% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique  pour 2020, exploite désormais hardiment le bois énergie sous le label bidon FSC  (cf ARTE) (1)

Et tout ça fait boucle avec les pénuries d’eau qui s’annoncent qui déjà préoccupent (dans 25 ou 30 ans plus de glaciers…dans les Alpes), il est désormais vital de passer à l’agroforesterie…

la situation est telle au Sud qu’en plus de l’accaparement des terres par les banques et investisseurs multinationaux et la déforestation ,  l’eau manque tellement que les agriculteurs doivent abandonner pour la ville ou pour émigrer…

PRODUIRE de l’HUMUS en MËME TEMPS  que des PLANTES ?

L’alternative n’est donc pas de manger bio mais de refaire la santé des sols, de les agrader, donc de produire avec des animaux, de la paille, du foin, (carbone)par des plantes amenant de l’azote, comme la luzerne, par des plantes anciennes régénératrices de compostage..de surface ou en andins, par  l’agroforesterie (auto amendement partiel).

Pour résumer consommons bio non seulement local en circuit court ou direct et social (sans exploitation de l’homme/la femme par l’homme-la femme mais « régénérateur» 

De sorte qu’en cultivant avec des plantes et des animaux producteurs  de compostages, (en tas et surface)

Et sachant qu’il faut en gros 5000M2 (1/2 ha) d’herbe pour les précieuses déjections d’une alors une mobilisation s’impose pour des politiques publiques de récupération du foncier agricole périphériques aux cités  contre la bétonnisation/artificialisation (équivalente à celle  d’un département moyen tous les 6 ans !!!)

Evidemment, ce qui paraissait rétro, il y a seulement quelques années, la traction animale (qui revient au goût du jour)  procure un avantage considérable par le moyen de nouveaux instruments agraires…

On peut espérer ainsi produire de l’humus au lieu d’en détruire !

Et inverser la destruction des sols par la chimie plus l’érosion du vent et de l’ eau… qu’opère également mais moins  la bio industrielle !

En régénérant  la vie du sol, en jouant sur les compagnonnages et la biodiversité , avec les                                              déjections animales en compostages avec les bio-méthaniseurs, avec l’agroforesterie et la permaculture, etc etc…on va pouvoir d’une part accroitre la productivité par M2 et d’autre part consommer 3 à 6 fois moins d’eau, beaucoup moins d’énergie que l’agriculture dite conventionnelle,  tout en agradant le sol, en produisant de d’humus nouveau dont on sait qu’il peut retenir 9 fois son poids d’eaux pluviales, limitant les effets des tempêtes….

Même si notre auteur écrit sans référence explicite à la permaculture, il  la dynamique de  car les sols y sont réhabilités à condition de bien combiner les variétés diverses entre elles, planter des arbres nourriciers et disposer par étages les plantes (comme les indiens où le maïs accueille les haricots qui fournissent son azote, pendant que les courges protègent du soleil…etc)

Au bout de quelques années de ce régime combiné d’interactions de plantes à carbone bio diverses , de décompositions de feuilles mortes, de compostages de surface, et d’apports de déjections décomposées et avec la traction animale, les plantes vivaces et anciennes, les productions redeviennent abondantes et peut s’enclencher une dynamique autoproductive comme dans la nature …Enfin c’est ce que l’on voit sur diverses vidéos de jardiniers et de fermes se réclamant de la permaculture sur Youtube

Notre auteur indique que pour un kilo de nourriture 20 kg de compost sont alors co produits !!! Celà semble optimiste mais on a tout à gagner à la démarche !

L’ALIMENTATION sans RESIDUS CHIMIQUES  et REPARATRICE des SOLS DEMANDE un ENGAGEMENT de la SOCIETE CIVILE pour l’ AGRICULTURE PAYSANNE et la PERMACULTURE RESILIENTE … et même pour la DEMOCRATIE DIRECTE

Il faut donc aller vers la multiplication de fermes paysanne et micro fermes s’orientant « permaculture » , comme celle du Bec Helloin, sans doute moins rentable que le chiffre annoncé : de 100M2 l’on pouvait tirer assez de légumes pour un salaire au SMIC. Car il s’est dit que le modèle économique a reçu le renfort de pas mal de bénévoles !

Il faut aussi des fermes collectives et coopératives, en polyculture/élevage agro-écolo, orientées permaculture…permettront de réhabiliter les sols

Il faut conserver et réhabiliter des espaces entièrement sauvages

Tout ce qui précède est donc une invitation à se mobiliser comme à expérimenter collectivement (comme les faucheurs d’OGM, Générations futures, Conf paysanne, Zadistes  et tutti quanti) pour décroitre le système capitaliste agro alimentaire, pour refouler l’agriculture industrielle productiviste, pour relocaliser (40% de nos légumes sont importés !!!) pour convertir le maïs en vivrier

Le tout ne se fera pas sans politiques publiques dynamiques, à commencer par un municipalisme offensif classant toutes les terres en ZAP, préemptant des bois et des surfaces arables pour installer des jeunes, ne construisant que dans les dents creuses,  protégeant et développant des zones entièrement sauvages, éduquant les adultes et enfants à travers des jardins/vergers collectifs municipaux, les échanges de semences populations et bonnes pratiques permaculturelles , toute une vie culturelle locale de convivialité et d’échanges de savoirs et savoirs vivre en coopération avec la nature…en encourageant tout azimuth  les sobriétés, individuelle et collective,le tout sous la forme de “politiques d’austérité juste » en faveur de toutes les taxations des mésusages (l’eau des piscine X par 10, taxe foncière X 5 des maisons inoccupées les 3/4 de l’année, etc etc)etc etc d’extension des « communaux » et de tous les biens publics et communs (biens communs gérés collégialement) afin d’aller ensemble par la démocratie de participation aux décisions vers des villes et des territoires « résilients » sortant du système… (prochain envoi contre éolienne géantes des grandes sociétés) .

L’occasion à ne pas rater : les municipale de 2020. 

A l’ère  du CAPITALOCENE, l’homo « capitalicus »  peut espérer passer , seul, entre les gouttes des tragédies qui s’avancent, comme aussi à travers les effets des résidus chimiques de sa nourriture mais pour SURVIVRE (titre d’un fameux livre de B Bettélheim) de façon civilisée aux crashs qui s’en viennent il va bien falloir se serrer les coudes…

Qu’en dites vous ? Avis contraires ? Prolongements bienvenus…!

André Duny

(1)

Ainsi s’accélère la production de bois granulé ou déchiqueté (cf EON voulant brûler dans la centrale ex charbon de Gardanne des millions de tonnes, cf la forêt du Morvan avec le projet de scierie ERSIA géante à 1 million de M3 débité, dont 250 000 tonnes de granulés, Macron brade progressivement l’ONF aux appétits du privé

Même l’eau du lac que l’on boit ici devient mauvaise l’été après avoir été la plus pure. De là à se bouger…

En clair, on va vers un crash alimentaire à moins que celui ci ne soit précipité par le crash financier (tous le prédisent pour les prochains mois)

(2)

“Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L’Indien préfère le son doux du vent s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle.

La bête, l’arbre, l’homme. Ils partagent tous le même souffle.

L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur…”

PETITIONNONS !

le pesticide appelé chlorpyrifos est toujours pulvérisé sur nos fruits et légumes, même si c’est dangereux pour les enfants ! Il faut l’interdire : https://actions.sumofus.org/a/nous-ne-voulons-plus-de-chlorpyrifos-dans-nos-assiettes?sp_ref=453623661.99.191629.e.618216.2&referring_akid=48240.13920040.te4WnA&source=mlt
Et participer au mouvement “Nous voulons des coquelicots” chaque 1er vendredi du mois devant les Mairies !