Le nouveau cauchemar de Fukushima, après Hiroshima et Tchernobyl, le projet de saccage du territoire par l’exploitation du gaz de schiste, rendent vitale pour notre pays la grande bifurcation…
La CEN depuis quelques années fait des propositions concrètes : non pour une chaufferie bois par ci par là, sans cogénération, ou de l’éolien géant à 7 millions l’unité d’une multinationale Suez qui après avoir volé le vent au nez et à la barbe des habitants avec emprunts onéreux aux banques et devant rémunérer le capital des actionnaires fournira une électricité hors de prix pour les pauvres.
Elle est pour la combinaison de diverses énergies, au local, selon les ressources du territoire, sous contrôle démocratique en direct, notamment par la démocratie directe territoriale (DDT : 10% ou plus des habitants en décideurs), sans recours aux multinationales ni banques, en vue de relocaliser, socialiser, reconvertir la production d’énergie dans une logique globale de sortie au local du Capital et du marché.
Elle l’a fait dans diverses soirées publiques ou Rencontres : récemment en mars dernier, lors de son atelier « Biogaz » au salon Primevère, avec un digesteur artisanal de sa fabrication, et comme intervenant le père François, 20 ans d’électricité, chaleur et biogaz à la ferme, au café repère de St Péray « Là bas si j’y suis » (soirée Gaz de schiste).
A Privas, fin avril, elle a animé, après une phase de démontage des risques nucléaires et de sa logique, la réflexion de 80 habitants en petits groupes sur les énergies renouvelables possibles sur ce territoire, mais sous le contrôle du Budget Participatif communal.
Inlassablement, depuis 2007, elle développe ses hypothèses pour la ville de Valence : avec entr’autres des éoliennes en enfilade sur le Rhône, financées par l’épargne locale, le crédit municipal, montant l’eau aux Limouches quand souffle le mistral, pour la turbiner quand il n’y a plus de vent…aux détriments des multinationales « vertes » (sic) à 6 million d’Euros l’éolienne géante et des banques aux taux usuraires…
Pour nous ces reconversion devenues ultra nécessaires face aux crises et déplétions ne viendrons pas d’en haut mais d’en bas par la mobilisation de la société civile…
On a une piste que nous devrions saisir, celle de la possible “reprise en main” par la société civile communale de nos communes et territoires qu’ont réussi avant nous des habitants en France, Allemagne, Espagne, Italie, Danemark…!
Celle de se bouger en multiples mouvements et commissions (dont celles existants) pour conquérir les Mairies, avec le budget participatif, avec des pouvoirs de codécision des habitants (au moins 10%) afin de rapatrier au local et de lancer des énergies renouvelables et variées simultanément à un programme d’économie d’énergie selon le scénario négawatt, frappant d’abord les enseignes, la grande distribution, les entreprises mais aussi les services et in fine les particuliers.
Relocalisation (et conversion écologique) sous contrôle démocratique de l’énergie…
Un rapide aperçu de ce qui se fait :
– Cogénération électricité et chaleur par bois déchiqueté, comme 23 communes allemandes l’an dernier en faisant appel à l’épargne locale (prix de l’énergie deux fois inférieurs)
– Eoliennes moyennes en régie municipale ou Scic ou autre (cf. notre proposition pour Valence il y a 4 ans : ponts d’éoliennes sur le Rhône, eau montée en réservoirs géants d’altitude au col des Limouches quand ça souffle, eau turbinée en conduites forcées lors des calmes plats )
– Envisageons aussi comme les allemands le stokage de l’eau chaude d’été dans de vastes réservoirs accolés aux immeubles ou souterrains montant en température tout l’été (excédent d’énergie solaire) et restituant cette eau chaude dans les radiateurs pendant des mois)
– “La conception bioclimatique” (JP Oliva) de maisons passives notamment et surtout paille bois terre eau pin douglas dont à Fribourg le fameux écoquartier
– Chauffe eaux solaires y compris avec matériaux de récup’ (comme la fabrication à base de portes de frigos, radiateurs plats, etc) en envisageant le stockage dans des réservoirs joints aux immeubles)
– Géothermie là où il existe des sources chaudes à profondeur moyenne comme en île de France, permettant de chauffer les habitations
– Energie hydraulique (cf. la ville de Voiron remettant en service une turbine)
– Energie solaire non pas à bouilleurs géants dans le désert ou à photovoltaïque démentiels sur terres nourricières ou déserts mais sur toitures (et tous ses dérivés du cuiseur individuel au mur thrombe)
– Méthanisation des déchets dont ceux de l’agriculture (300 millions de tonnes/an rien que des déjections animales, la méthanisation du ¼ (car il faut diminuer l’élevage hors sol au profit du bio lié au territoire) pourrait produire 150 millions de M3 de méthane/an) (cf. le projet de deux agriculteurs près de Romans de construire une entreprise de bio gaz avec d’immenses cuves de récupération des déchets de Sorgo et autres). Entreprise privée à capitaux privés avec recherche de profits privés à la différence de solutions semi-publiques ou publiques ci-dessus
Tout ceci nous éloigne des grands systèmes industriels de production privés eux mêmes éloignés des grands systèmes de production privés d’énergie tous en concurrence aiguë pour produire sans cesse afin de valoriser les retours à leurs actionnaires des Capitaux investis.
Ce capitalisme désormais ultra financiarisé mondialisés exploite la main d’œuvre là où elle est la moins chère (question de taux de profit) et rapatrie par transports les produits accroissant pour un tiers la quantité de GES ..
Quant aux états, ils sont devenus les auxiliaires des multinationales et des banques, qu’ils ont sauvées. Ils se voient en retour attaqués par elles sur le remboursement de leur dette souveraine, dernière en date l’Italie prodrome de la France !
Nous proposons de faire face aux enchaînements d’effondrements et de prédations du Capital par tout le pouvoir à la société civile aux commandes du pouvoir communal ?
Non pour remplacer l’ancienne délégation par une nouvelle élite locale chassant la précédente, mais pour inaugurer enfin la démocratie directe c’est à dire la décision avec le maximum d’habitants (10% à minima!) : tout le pouvoir à la société civile, enfin, c’est possible ! On peut commencer ici maintenant à nous tous, la grande bifurcation de sortie du système mortel pour l’espèce pour les sociétés les plus fragilisés et pour la nature. La mobilisation contre le gaz de schiste ouvre la voie !
On peut collectivement opérer la reconversion écologique, la relocalisation, et la transition, celle des sorties de système tout de suite et par le bas, sans attendre qu’un réacteur fonde dans les 30 ans
– sortir du nucléaire (alias des multinationales qui gèrent notre énergie : EDF-GDF-SUEZ-AREVA)
– sortir des grandes surfaces
– sortir des multinationales, notamment du pétrole
– sortir des banques d’affaires
– sortir des médias menteurs
– sortir de la politique spectacle aux mains des marchés ou des classes privilégiées
– sortir de la culture mainstream pour la démocratie culturelle
On peut commencer ici et là de se bouger avec la société civile communale en multiples commissions et groupements (dont ceux existants) pour conquérir les Mairies, avec le budget participatif, des pouvoirs de codécision des habitants (au moins 10%) afin de rapatrier au local et de lancer des énergies renouvelables diversifiées, simultanément à l’énergie économisée selon le scénario NEGAWATT revu incluant le projet social de la réduction des inégalités (après 5000 Euros on prend tout ?)
Tout ceci nous éloigne des grands systèmes industriels de production privés éloignés des lieux d’usage tous en concurrence aiguë en productivisme insensé afin de valoriser le Capital avancé… Un Capital désormais ultra financiarisé mondialisés délocalisant pour exploiter ressources naturelles et main d’œuvre là où elles sont moins chères épuisant et la nature et détruisant les humains (question de taux de profit)
André Duny
Ceci pourrait nous rapprocher
– d’une drastique diminution des émissions de CO2 et CH4
– de la nature et d’un bien vivre ensemble sans courir au supermarché ni être prisonnier des multinationales
– de la socialisation des moyens de production à échelle humaine (rien à voir avec l’étatisation) acté dans la déclaration de Lézan (ce texte étant antérieur à)
– de la convivialité d’outils maîtrisés par des communautés restreintes de 300 à 30000 habitants, naturellement coordonnées en démocratie fédérative nationale (mandat limité impératif) jusqu’à une possible société des nations ou coordination mondiale
Une coordination mondiale des peuples conscients de leur commun destin sur une planète (leur bio sphère) où l’emballement de la fonte des glaciers aux pôles et l’élévation de la température menace leur existence à moyen terme (fin de ce siècle !)
– d’une alimentation relocalisée, de l’écoconstruction, de l’isolation du bâti, des recycleries et ressourceries, des petites usines reprises en scops et sous contrôle local, de création d’”emplois” de qualité et durables, du développement de protections sociales et de solidarités locales, à commencer par des gratuités arrêtées localement cf. gratuité des transports à… près d’Aix)
– de la création massive d’”emplois” non pas en servitude d’actionnaires lointains mais d’activités rémunératrices locales durables de qualité à forte valeur ajoutée, réduisant les inégalités (sans croire en une croissance infinie et un SMIC à 2000 euros) mais réduisant les revenus élevés, donc les inégalités , redonnant de la dignité, de la vie aux patelins, surtout si des fêtes s’y organisent…
– bref d’une croissances qualitatives sans croissance quantitative…
Il y a urgence radiologique, climatique, sociale, écologique, alimentaire….