AFP
22/01/2014, 13 h 29
La Commission européenne donne son feu vert au gaz de schiste en Europe à la condition qu’il n’y ai pas de pollution… (PHOTO DR)
La Commission européenne a adopté mercredi une recommandation qui laisse la voie libre à l’exploitation du gaz de schiste en Europe à condition de respecter des « principes communs » minimaux, notamment sanitaires et environnementaux.
« Le gaz de schiste suscite des espoirs dans certaines régions d’Europe, mais également des inquiétudes. La Commission répond aux demandes d’action en formulant des principes minimaux que les Etats membres sont invités à suivre afin de tenir compte des aspects environnementaux et sanitaires et de donner aux exploitants et aux investisseurs la prévisibilité nécessaire », a expliqué le commissaire chargé de l’Environnement, Janez Potocnik.
Pression des lobbies ?
Au grand dam des organisations de défense de l’environnement et à l’encontre du souhait du Parlement européen, la Commission européenne a refusé d’imposer des normes juridiques contraignantes concernant l’exploration et l’exploitation de cette source d’énergie. Et la question est de savoir si exploiter le gaz de schiste peut-il se faire en respectant l’environnement ?
Les recommandations de Bruxelles sont « totalement insuffisantes pour protéger les populations et l’environnement des risques posés par l’extraction de ces hydrocarbures », a estimé l’ONG Les amis de la Terre. Elle a dénoncé dans un communiqué « le manque absolu de courage de l’Union européenne qui, face aux pressions des lobbies, a renoncé à prendre des mesures concrètes dans ce domaine ».
La fracturation hydraulique autorisée si elle ne pollue pas…
« Un site ne pourra être sélectionné que si l’évaluation des risques démontre que la fracturation hydraulique à haut débit n’entraîne la libération directe d’aucun polluant dans les nappes phréatiques », recommande notamment la Commission. Les Etats devront également s’assurer que les installations pour exploiter le gaz de schiste soient « construites de manière à éviter des fuites à la surface et des déversements dans le sol, l’eau ou l’air ».
Les évaluations d’impact sur l’environnement devront être menées avec « le maximum de transparence », insiste le texte de la Commission. Les autorités nationales devront ainsi informer le public des produits chimiques utilisés durant la fracturation hydraulique.
Les Etats membres de l’Union sont simplement invités à appliquer les principes formulés dans un délai de six mois et, à compter de décembre 2014, à informer chaque année la Commission des mesures qu’ils auront mises en place.
Pour l’instant : la France interdit toujours l’exploitation…
La France et la Bulgarie ont interdit l’exploitation du gaz de schiste, et comme en Allemagne la fracturation hydrauliqu reste interdite. L’exploitation du gaz de schiste dans l’UE reste controversé et toujours très critiquée en Languedoc-Roussillon où des permis sont toujours en cours… ce « feu vert » de l’Union Européenne pourrait favoriser l’ouverture de forages.
Certains pays comme le Royaume-Uni (où Total vient d’investir) mais aussi le Danemark, la Pologne et la Roumanie développent déjà des projets d’exploration.