On y revient car on le trouve en effet remarquable « la modernité, ce n’est pas la croissance infinie, même repeinte en vert, c’est une transition écologique sérieuse, qui rompe avec le capitalisme du désastre et de la démesure. Nous devons apprendre à vivre dans les limites des ressources de la planète…. »
« C’est, commente J Gadrey, un texte de six pages, dédié à Rémi Fraisse, que j’aurais aimé être capable d’écrire . Mais c’est impossible, pas seulement en raison de mes limites, mais parce que personne ne peut faire aussi bien tout seul qu’un collectif intelligent et militant prenant le temps nécessaire, en n’étant contraint par aucune organisation hiérarchique, ou leader charismatique ou parti dont il faudrait respecter « la ligne ».
Ce texte, présenté comme évolutif, illustre assez bien ce que j’écrivais dans mon précédent billet et ce que je développerai dans le suivant, avec cette analogie : la permaculture politique surpasse en qualité le productivisme politique tout autant que l’expertocratie. Les collectifs ou commissions qui ont mis au point ce manifeste ont certes beaucoup lu et délibéré, mais nul consultant expert, théoricien de haut vol, ou grand personnage médiatique, n’est venu leur donner une leçon d’écologie politique et sociale à recopier ».
« COMMENTAIRE de J. GADREY sur son blog dont nous EXTRAYONS ce RESUME dyu MANIFESTE
(voir le site de REPORTERRE qu’on remercie !)
MANIFESTE ECOLOGIQUE des NUITS DEBOUT (Paris)
Les capitalistes ont bien compris l’enjeu, car oui, c’est leur business que nous menaçons ! Celui des énergies les plus néfastes, celui du commerce international le plus brutal. Mais la modernité, ce n’est pas la croissance infinie, même repeinte en vert, c’est une transition écologique sérieuse, qui rompe avec le capitalisme du désastre et de la démesure. Nous devons apprendre à vivre dans les limites des ressources de la planète. Les irresponsables, ce sont ceux qui précipitent l’humanité sur des chemins désastreux, pas nous…
L’écologie n’est pas seulement environnementale et sociale, c’est aussi une écologie sensible, de l’attention, une écologie libératrice ! Ainsi, la culture, l’art, la poésie seront essentiels pour dépasser les discours factuels. Face à un monde fini, nous faisons le pari que les ressources de l’être humain, celles de l’intelligence et celles du cœur, elles, sont infinies.
Notre écologie est une écologie d’en bas, par nos choix, par des propositions citoyennes locales et collectives… Nous avons besoin, contre l’effondrement, de construire un projet en repensant le monde à partir de nos aspirations à une émancipation citoyenne, sociale et écologiste. Les orientations présentées dans ce manifeste s’inscrivent dans la construction de ce destin commun…
DEBOUT POUR UNE TRANSITION ENERGETIQUE !
… Face aux crises énergétique et climatiques, nous devons préparer dès aujourd’hui des sociétés justes, sobres en énergie et approvisionnées à 100 % par les énergies renouvelables à partir des scénarios existants.
– Pour la justice climatique, vers la fin des énergies fossiles ;
– Pour la sortie programmée du nucléaire ;
– Vers le développement des énergies renouvelables citoyennes et décentralisées ;
– Vers la sobriété énergétique ;
– Vers l’efficacité énergétique ;
– Pour des modes de transports plus économes en énergie, en espace, en paysages et en vies humaines.
DEBOUT POUR UNE L’AGRICULTURE PAYSANNE ET UNE BONNE ALIMENTATION !
Après un demi-siècle de course au productivisme agricole, les conséquences sont désastreuses : élevages hors-sol, dégradation des eaux et des sols, monocultures, engrais chimiques, pesticides, atteinte à la fertilité naturelle des terres, surconsommation d’eau, destruction de la biodiversité animale et végétale. L’agriculture industrielle n’est compétitive que parce qu’elle est placée sous la perfusion des subventions publiques. Dans le Sud, on crève de faim, dans le Nord, on crève de stress et de malbouffe. Les peuples doivent avoir le droit à leur souveraineté alimentaire.
– Vers une agriculture paysanne biologique, locale et de saison ;
– Vers une agriculture qui crée des emplois agricoles avec des revenus suffisants pour les paysans ;
– Contre la privatisation du vivant, pour le libre accès et le partage des savoirs agricoles et des semences ;
– Vers une agriculture qui bannit l’élevage intensif, polluant et imposant sur le marché ses produits nocifs pour la santé ;
– Pour le droit une alimentation saine et diversifiée, accessible à tous.
DEBOUT POUR UNE SOCIETE DU BIEN VIVRE !
Notre état de santé dépend de la qualité de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit, des produits que l’on mange, de la salubrité de notre logement, des nuisances sonores et du stress auquel nous sommes exposés au travail quand nous en avons. 23 % des décès, selon le dernier rapport de l’OMS, sont dus à l’environnement. Nos vies ne sont pas des marchandises. Elles ne se négocient pas. Face à ce système, qui ne propose qu’intensification du travail, chômage et précarité, consommation ou misère, nous devons nous réapproprier nos vies.
– Pour la justice environnementale, contre la pollution industrielle ;
– Sortir de cette société de publicité propagande et de gaspillage généralisé ;
– Contre l’obsolescence programmée, réduire, réutiliser, recycler, plutôt que jeter ;
– Pour la gratuité, développer une société basée sur l’échange, l’entraide, les SEL (Services d’échanges locaux), par la mise en commun et la mutualisation de pratiques, de savoirs et de compétences, et le développement de l’économie sociale et solidaire ;
– Respecter le bien-être et la condition animale ;
– Renforcer les droits à un environnement sain et la préservation des conditions de la vie humaine, animale et végétale ;
– Pour une véritable éducation populaire à l’écologie et à l’environnement à tous les niveaux, de l’école primaire aux maisons de retraites.
DEBOUT POUR UNE ECONOMIE ECOLOGIQUE !
L’économie actuelle repose sur la dictature du court terme et le profit maximum, qui se traduisent par l’exploitation effrénée des êtres humains et de la nature. Une autre économie s’impose, reposant sur la mutation écologique de la société, et les biens communs, et constitue la seule issue réaliste… Aucune décision ne devra être adoptée sans prendre en compte la dimension écologique.
– Pour la relocalisation des activités économiques ;
– Pour la reconversion des industries inutiles et polluantes ;
– Contre les Grands Projets inutiles et imposés ;
– Pour les biens communs, contre la financiarisation de la nature et la surexploitation des ressources ;
– Pour une véritable fiscalité écologique favorable à l’environnement ;
– Stop aux traités de libre-échange, Tafta et aux pouvoirs des multinationales.
II n’y a qu’une seule voie possible, celle de la société en mouvement et ses principes : la coopération contre la compétition, la démocratie contre les lobbies, la responsabilité contre la culpabilisation. Nous défendons une société du « vivre mieux » face à la tyrannie du « toujours plus ». L’heure n’est pas à la résignation. Changer le monde, c’est l’affaire de tous !
Cet article a été posté le Jeudi 28 avril 2016 dans la catégorie Les derniers articles. Vous pouvez envoyer un commentaire en utilisant le formulaire ci-dessous.