On nous ment depuis plus de 200 ans. Depuis la nuit des temps, les hommes connaissent trois principaux types de régimes politiques : la monarchie (le pouvoir d’un seul), l’oligarchie (quelques-uns tiennent les manettes), et la démocratie (égalité politique complète).
Nous vivons dans un régime oligarchique depuis plus de deux siècles, nous ne sommes pas du tout en démocratie.
La démocratie correspond à une somme d’éléments que les structures éducatives, culturelles et médiatiques (au service des « riches »), ne nous ont pas transmis.
La vraie démocratie est une toute autre cohérence, une autre « culture », dont voici les éléments :
- Démos : Le peuple, Kratos : la force, le pouvoir, mais ça va beaucoup plus loin puisque le terme Démos désignait à l’origine aussi bien l’idée de peuple que l’idée de « pauvres ». La démocratie, c’est donc aussi et surtout : « le pouvoir détenu par les pauvres » (qui sont aussi les plus nombreux).
- Égalité politique : toute personne possède la même quantité de pouvoir politique que son voisin et participe égalitairement au pouvoir politique.
- Existence et souveraineté de l’assemblée populaire et principe de subsidiarité (on cherche à ce que la politique soit la plus locale possible)
- Idée de représentation politique inexistante, un Homme, une voix.
- Idée de Cité: la démocratie s’établit dans des petites unités à taille humaine qui peuvent être regroupées selon un principe de fédération. Existence d’un espace public : mise en commun des actes et des paroles.
- Comportement démocratique des citoyens : capacité de parole, éloquence, rhétorique, aptitude à la polémique ; passion politique et pour l’en-commun, connaissance des lois etc.
- Autonomie, auto-institution (pas d’État)
- Réflexivité permanente (philosophie, théâtre, agora) et lois et constitution présentées systématiquement comme modifiables par le peuple.
- Centralité de l’initiative populaire
- Constitution d’origine citoyenne: écrite jusqu’à présent par les hommes de Pouvoir eux-mêmes, ça ne peut donc pas fonctionner car ils ne peuvent pas écrire la puissance populaire. Ils écrivent évidemment leur puissance. C’est au peuple d’écrire son contrat social, le texte que les magistrats devront craindre.
- Tirage au sort comme méthode de désignation centrale des magistrats
- Magistrats qui sont des serviteurs, non des maîtres.
- Grand nombre de magistratures.
- Mandats impératifs, courts et non renouvelables.
- Contrôles citoyens et un régime fondé sur la défiance et la vigilance à l’égard des magistrats.
- Principe de révocabilité des magistrats par les citoyens.
- Reddition des comptes (les magistrats doivent rendre des comptes à l’issu de leur mandat).
- La procédure de mise en accusation publique (chaque loi votée est immédiatement contestable par un citoyen)
- L’amateurisme politique (pas de professionnel de la politique)
- Les « partis politiques » sont bien compris en tant que menace oligarchique (Lire : « La note sur la suppression générale des Partis politiques», de Simone Weil.)
- Pas d’honneur ou de distinctions données pendant les mandats
- Institution de l’ostracisme (contre la menace oligarchique)
- Agora (lieux institutionnalisés des débats publics)
- Droit de parole, pour tous, à tout moment et à tout propos
- Franc-parler, le courage de la vérité, impossibilité de « se griller » à cause de la politique.
- Éducation en vue des affaires communes et de la vie en commun, autonome, libre et citoyenne
- Désynchronisation du pouvoir politique et du pouvoir économique
- Écarts de richesses les plus petits possibles au sein de la population. De trop grands écarts créent forcément une menace contre la démocratie.
- Publicité totale des éléments ayant attrait à la chose publique
- Recherche de la philia (amitié au sens large, entre personnes libres et autonomes) (but affiché de la Cité)• Théâtre comme institution protectrice et aussi éducative en vue des comportements démocratiques. Théâtre piloté et organisé par les citoyens. Théâtre fonctionnant de façon libre et égalitaire.
Sylvain Rochex Un site Internet : www.le-message.org