Long texte inspirant pour des politiques publiques en France en contexte des MUNICIPALES pour les listes inspirées de SAILLANS comme pour les COLLECTIFS de CITOYENS cherchant à consolider ou instaurer des CONTRE POUVOIRS
Il est du marxo libertaire et philosophe Murray Bookchin
C’était il y a 25 ans…Mais les idées directrices fonctionnent
On ne donne que le dernier des paragraphes » Une question de survie écologique » en écho à notre précédente livraison . La totalité est ICI
http://kropot.free.fr/Bookchin-municipalisme.htm
Une question de survie écologique
À la lumière de ces coordonnées, il est possible d’envisager une nouvelle culture politique avec une nouvelle renaissance de la citoyenneté, d’institutions civiques populaires, un nouveau type d’économie, et un contre-pouvoir parallèle, dans un réseau confédéral, capable d’arrêter et, espérons-le, de renverser la tendance à une centralisation accrue de l’État et des grandes firmes et entreprises. En outre, il est aussi possible d’envisager un point de départ éminemment pratique pour dépasser la ville et la cité telles que nous les avons connues jusqu’à présent et pour développer de nouvelles formes d’habitation réellement communautaires, capables de réaliser une nouvelle harmonisation entre les gens et entre l’humanité et le monde naturel. J’ai souligné le mot « pratique » parce qu’il est évident que n’importe quelle tentative d’adapter une communauté humaine à un écosystème naturel se heurte de plein fouet à la trame du pouvoir centralisé, que ce soit celui de l’État ou des grandes firmes.
Le pouvoir centralisé se reproduit inexorablement à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique. Il ne s’agit pas seulement d’être grand : il pense « en grand ». Ainsi, ce mode d’être et de penser est non seulement la condition de sa croissance mais de sa survie même. Nous vivons déjà dans un monde où l’économie est excessivement mondialisée, centralisée et bureaucratisée. Beaucoup de ce qui pourrait être fait au niveau local et régional, l’est à l’échelle mondiale – en grande partie pour des raisons de profits, de stratégie militaire et d’appétits impériaux – avec une complexité apparente qui pourrait en réalité être facilement simplifiée.
Si toutes ces idées peuvent sembler trop « utopiques » pour notre temps, alors on peut aussi considérer comme utopiques les exigences urgentes de ceux qui demandent un changement radical des politiques énergétiques, une réduction drastique de la pollution de l’atmosphère et des mers et la mise en œuvre de programmes au niveau mondial pour arrêter le réchauffement de la planète et la destruction de la couche d’ozone. Est-ce qu’il est vraiment illusoire de poursuivre des changements institutionnels et économiques non moins drastiques mais qui se basent en réalité sur des traditions démocratiques profondément enracinées ?
Murray Bookchin