Pour notre part (nouvelle éducation populaire) le mouvement des gilets jaunes nous convient malgré ou grâce à ses diversités et ses lacunes….
C’est de l’auto organisation populaire d’une large part de la société civile non encartée, qui cherche à penser par elle même et à organiser ses formes d’action sans « encadrement » et horizontalement à l’opposé des partis et des institutions de l’état.
Ils jettent le cri d’alarme des exploités et pressurisés qui doivent se serrer la ceinture tout le temps
Ils ont un ras le bol légitime du système (*)
Ils ne supportent plus le mépris des dominants (et notamment des médias parlant de leur grogne, car ce sont les cochons qui grognent)
Ils ne veulent pas de l’écologie sans la justice sociale : les 10% les plus riches riches polluent 175 fois plus que la moyenne du peuple ! que soient mis à contribution, les gros patrons, la finance, les tricheurs fiscaux, la noblesse d’état qui se sert au lieu de servir le bien public (**)
Ils sont méfiants à l’égard de nombre d’organisations ouvrières et sociales, associatives et politiques qui ont largement échoué à mobiliser voir qui ont changé d’avis sans changer la vie se sont servis sans servir…
donc ils s’en occupent eux mêmes !
Ils fonctionnent à l’efficacité de l’ horizontalité. ‘tous capables de s’organiser démocratiquement » et apprennent de leurs erreurs.
Ils découvrent que les laissés pour compte dans la merde peuvent former un groupe uni solidaire qui se soutient mutuellement là où hier c’était le sentiment d’isolement et d’impuissance
Ils contestent les castes ploutocratiques et oligarchiques et la pseudo démocratie représentative
Beaucoup critiquent l’économie de l’accumulation ravageuse des humains et la nature, et s’inquiètent de la possible disparition de toute vie sur la planète à cause du pouvoir absolu des riches.
Pour le reste, ils nous redonnent de la pèche et du bonheur, nous rendent la fierté d’être français, de ce pays où l’on ne courbe pas l’échine devant l’oligarchie d’état et la ploutocratie du Capital (*)
Nous pensons qu’ils apprennent eux mêmes dans la dynamique de leurs actions..(***)et qu’en s’organisant horizontalement ils deviennent plus efficaces que les organisations hiérarchisées ou verticales…
Que quiconque veut sentir et comprendre par lui même amène à manger sur les blocages.
Que des militants d’expérience et autres intellectuels critiques prennent le gilet à leur côté pour écouter sentir discuter et parfois outiller mais sans prétendre leur prendre la tête…
Quant à prendre le manche c’est exclu vu que de nouveaux intellectuels « organiques » (Gramsci) se forment à toute vitesse dans la pratique, capables de ne plus entrer dans les jeux des politiques d’une République devenue vénale c’est à dire instrument d’une ORGIE de libre échange c’est à dire où nous ne sommes plus que des poules libres entourées de renards libres sans grillages protecteurs du poulailler (cf scandales Lactalis, Levothyrox, Médiator, Autoroutes, Code du travail, Hôpitaux, suppression des petits tribunaux, de TER, …etc)
André DUNY, 1er déc 18
(*)
Lire, de Laurent MAUDUIT « La Caste – Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir » Servons la cause et servons nous grâce aux privatisations, dont nous devenons les PDG (même processus en Russie ex soviétique où les anciens apparatchik deviennent les oligarques, ou comme me le disait une directrice d’école russe : les anciens salauds sont devenus les nouveaux salauds)
https://www.youtube.com/watch?v=2mO0DN3tsAs&vl=fr
(**)
Disons que le système c’est en gros un état gouverné directement par et au profit des demi riches de l’exécutif, indirectement par une Assemblée représentative (0 ouvrier) et des institutions peuplée par une noblesse d’état technocratique et pantouflarde issue de grandes écoles qui se sert au lieu de servir l’intérêt général, à tous ils liquident les conquêtes sociales du peuple transformant la société en un MAELSTROM d’ individus isolés, à la recherche d’opportunités comme de devenir auto entrepreneurs chez Uber et autres plateformes exploiteuses , bref une société en souffrance d’inégalités et d’austérité de plus en plus abyssales, une économie capitaliste de possédants gigantesques extrayant leur fortune sur le dos des salariés rescapés de la délocalisation, dont 4 millions sont en pré burn-out, et 8 au chômage, de prédation de la nature (ressources saccagées et poubelle des sous produits de fabrication), des médias serviles à leurs propriétaires milliardaires, cherchant plus à convertir les consciences à la religion du bien être, de la compétition , à la course infinie à la croissance et à la consommation, aux mirages des technologies numériques envahissant la vie jusqu’au plus intime, et, enfin, une industrie culturelle du divertissement hors sol, cherchant à détourner les consciences de la vérité d’un monde réel malade du profit, comme de la vérité de solutions pour permettre à tous une vie vivable (écologie sociale des communs émancipateurs, décroissance de la mégamachine) ..sur la toile de fond ce qui s’en vient les grosses tempêtes sécheresses et autres disettes voire les effondrements des ressources vitales.
(***)
» Quiconque attend une révolution sociale « pure » ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers moins éduqués y participeront inévitablement : sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible. Et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs. Mais objectivement, ils s’attaqueront au capital…d’une lutte de masse disparate, discordante »