Inondations à Quimperlé (Bretagne), j’accuse !
Je me suis amusé à repérer dans les informations maintes fois répétées sur les inondations en Bretagne, quel était le temps consacré aux conséquences et celui consacré à nous informer sur les causes. Et bien, vous me croirez si vous voulez, les inondations sont dues à la conjugaison de 2 phénomènes, les fortes précipitations et le fort coefficient de marée. Trop simple ! Ces deux phénomènes ne suffisent pas à expliquer la catastrophe.
Normal que la presse dominante s’intéresse aux dégâts, aux hommes et aux femmes désespérés, aux images spectaculaires d’un mètre cinquante d’eau dans les maisons. Même à la radio, qui elle non plus n’a pas le temps, il est plus facile de recueillir en 15 secondes le témoignage d’un Quimperlois en colère que de rechercher les causes réelles de ces inondations.
Cependant, les plus attentifs d’entre nous auront entendu Jean Pierre JULOU, président de l’Association Quimperlé Inondations, dénoncer le manque de prévention et les défaillances du système d’alerte. Une association contre les inondations, créée entre Noël et le Jour de l’An 2013 ? Non, elle date de l’an 2000, année au cours de laquelle une inondation majeure avait mis jusqu’à 2.30 mètres d’eau dans les habitations. Et il y en avait déjà eu une, sérieuse en 1995……..
Des barrages pour retenir l’eau, une fausse bonne idée
La rivière Laïta qui traverse Quimperlé pour se jeter dans la mer naît de la confluence dans la ville même, de deux rivières qui descendent d’un immense bassin versant où une agriculture intensive s’est développée au cours de ces 50 dernières années. Le maire de Quimperlé peste contre ses collègues des communes amont qui n’ont rien fait depuis 13 ans pour retenir « leur » eau. Et le président de l’Association de réclamer des barrages pour retenir l’eau dès l’origine des affluents de la Laïta. Une sorte de mini barrage de quelques mètres de haut pour freiner la descente des eaux. On les appelle des « ralentisseurs dynamiques de crues ». A peine le projet sorti des cartons ou plutôt de la tête des ingénieurs en hydraulique des services de l’Etat, que déjà la polémique naît. C’est Bretagne Vivante, la puissante association de protection de la nature qui monte au créneau avec l’appui des pêcheurs. Car il n’est pas anodin de barrer un cours d’eau, c’est un obstacle considérable au déplacement des espèces et des sédiments. Une fausse bonne idée selon Bretagne Vivante car aucun barrage ne pourra faire face à une crue majeure. Pire encoure, ces ouvrages créeraient selon l’association écologiste « une illusion perverse de sécurité ». Les populations d’aval se sentiraient faussement à l’abri des crues et pourraient négliger des mesures élémentaires de prévention. A propos de l’inutilité des barrages pour lutter contre les inondations, l’actualité de ces jours nous en offre un bel exemple. On apprend en effet qu’on a créé une inondation « volontaire » de Pontivy car un barrage était trop plein et qu’il a fallu déverser de l’eau pour éviter qu’il ne déborde ou se détériore.
Les barrages, une solution évidente, mais trop simple et inefficace. Il faut chercher ailleurs, par exemple, dans les pratiques agricoles et celle de l’urbanisation.