Ô LAC, ô café des biens communs, ô démocratie horizontale (21 octobre Dullins 14h30)

Ô LAC, EAUX TURQUOISES !

Sur l’océan des retours sur investissement
Argent, élus, religion du développement
Poussent à une croissance infinie
Dans un monde pourtant fini

Ne pouvons nous sur l’océan des âges
Suspendre ce qui te ravage
commerces sur berges, PLU,
bagnoles qui polluent ?

de tes bords à tes bords répétés,
après le Plu, l’investissement immobilier
mite les verts joyaux de ton bassin versant,
dépose des maisons de béton sur tes prairies
et au final empoisonne lentement
tes eaux turquoises si jolies

O lac, que l’astre au front d’argent
qui blanchit tes flots de ses molles clartés,
voit ses habitants, tels SOS lac, se lever par milliers
ramener le constructible au coeur des patelins,
et défendre ton eau leur bien commun !

A D : A partir du Lac de Lamartine

 

Bref retour sur la soirée du café des biens communs de l’avant pays savoyard du 22 Septembre à DULLIN

« Le lac d’Aiguebelette peut-il devenir notre bien commun ? »

Maigre assistance
La communication n’a pas été massive  chez les commerçant via le flyer , quoique l’annonce soit parue sur  la liste de diffusion « Savoie en transition », sur celle des Amis de la Terre, sur le Dauphiné libéré et quelques listes locales …
Le « café » citoyen fait son galop d’essai.
Tournant et  branché territoire, il est encore bien virtuel…

Il ne deviendra réel qu’avec l’agrégation d’un groupe pour l’animer en forme horizontale et collégiale. Foin de qui l’initie. S’il est un besoin de se parler par ici dans l’AvPS ou dans le pays d’Aiguebelette, il vivra sa vie d’échanges tournés vers des actions (comme le premier « Se nourrir sainement aux pieds des HLM » a lancé un processus autonome des résidents/tes HLM à la Bridoire…)

Après visionnement d’un film du Forum régional « Eau bien commun » et vu ce nombre restreint, la parole a  pu circuler en profondeur sur les menaces et l’exploration de solutions

Ces menaces ne sont guère réductibles à une sommes de causes isolables les unes des autres :
-sel d’autoroute, glyphosate, particules diesel, crèmes solaires, surfréquentation estivale, commerces des locations, tourisme de masse sans cesse stimulé par la gouvernance locale des élus qui rêvent à l' »attractivité du territoire » (cf sur ce site une étude de fond sur les effets désastreux) sciant ainsi la branche sur laquelle leur territoire était paisiblement et durablement assis, et même sciant les possibles activités endogènes et résilientes à créer et développer par la puissance publique incitatrice, par exemple,  pour nourrir sainement le peuple, développer des emplois de qualité non délocalisables avec des éco-industries locales, ou « perma-économie », lui assurer des énergies durables fort rémunératrices pour les finances locales (voir sur ce site nombreux exemples) au temps des coupes rases dans les dotations de l’état ultra libéralisé (moins 28 milliards Hollande, moins 13 milliards Macron, moins X milliards de la suppression de l’impôt le plus efficace, la taxe d’habitation (entre 20 et 50% du budget des communes, que l’état ne compensera que partiellement) précipitant la misère des services sociaux, des HLM et maisons de retraites et cantines, garderies, régies eau, culture, Mjc, et autres biens collectifs municipaux ou communautaires, vitaux pour les populations, agriculture industrialisée dévoreuse de climat et empoisonneuse  (cf la disparition totale des champignons de tous les prés d’ici depuis 15 ans) , démocratie communale malade de la non participation des habitants aux décisions essentielles, d’où des  PLU insensés répondant à  l’avidité des propriétaires (souvent là quelques semaines par an) et des investisseurs pour le béton, le goudron, le mitage des versants, produisant  la laideur en héritage et la fin des équilibres bio divers des versant qui nous protégeaient, nous humains, en même temps que la faune et la flore (*) ; coupes rases de bois pourtant si utiles contre l’effondrement climatique, …) mais au mode de production de consommation qui impacte cette zone de peuplement et de transit intenses. ..La gouvernance représentative du territoire est animée par les croyances communes sur ce qu’il convient de décider pour accroitre la croissance du tourisme, l’attractivité du territoire (voir sur ce site) . Se condensent ici les  mêmes logiques globales qui gouvernent le monde.
Comment tarir le flot des voitures, des touristes, limiter les zones constructibles, l’emploi des engrais et pesticides, les produits chimiques…sans changements au niveau national ?
Faire  perdurer les communs nationaux comme la sécu ou le code du travail ou l’énergie, ou l’agriculture ou l’alimentation saine est vital pour un  local vivable….
Mais comment changer national et mondial (pour le bien commun climat) si les locaux ne se mobilisent pas quand disparaissent terres arables, prairies et bois, et que les eaux buvables lentement s’empoisonnent ??

(*) Dans le le Farou,  le journal fort bien présenté, des associations de protection du lac, qui par ailleurs gère un musée extraordinaire que les bénévoles et taxidermistes ont enrichi au fil des années et qui mérite d’être un bien commun, on invite à « participer activement à la préservation de notre lac et de son bassin versant…(avec) vigilance, information et toujours plus de pédagogie » Qui ne souscrirait ? Mais  il y a de quoi se faire un sang d’encre pour l’avenir : »Dame nature a besoin de vous pour veiller à sa bonne santé … »
OK mais alors pourquoi vendre  les plus beaux sites, et soutenir les activités commerciales autour du lac comme l’auteure ?
Pourquoi l’association ne prend elle pas à bras le corps la cause de la destruction des versants qui ne se réduit pas aux quelques tonnes de cannettes et autres déchets récupérés chaque année aux bords de la route est du lac par 80 bénévoles (nous en sommes) ?
Selon une enquête l’attractivité  ce ne sont pas des paddles  en pagaïe, mais c’est un « ressourcement » offert par « la beauté des paysages, le calme et la pureté des eaux ».
Comme l’écrit par ailleurs l’ancien président Baud : « l’avenir d’un pays ne peut reposer sur les seuls décideurs..élus..si la population n’est pas engagée elle même »
Or, elle a montré avec SOS lac d’Aiguebelette une mobilisation exemplaire contre les installations fixes d’aviron. La même mobilisation nous semble s’imposer pour stopper pollution, urbanisation, et marchandisation des terres, des forêts et du lac lui même.
Nous ne souhaitons ici que contribuer à cette mobilisation et en rien à la porter, un collège horizontal étant à même de le faire…
Ce bien public de la plus belle et importante réserve d’eau consommable de tout Rhône Alpes,  deviendra bien commun, si sa gestion revient à l’ensemble de ses habitants…

Pour ce faire il peut être utile de ne pas rater la rencontre avec les élus et habitants de Saillans « une cité aux mains de ses habitants », samedi 21 octobre 14h30 à DULLINS (au Chateau Partagé)

André Duny


« L’appellation de biens communs contient à la fois l’exigence d’intérêt commun, d’accessibilité
pour tous, et l’idée que la gestion des biens communs est « commune », qu’elle passe par la coopération d’acteurs multiples. L’adjectif « public» tend à renvoyer à «pouvoirs publics » ; L’adjectif « commun », lui, renvoie à un « pouvoir mis en commun » . Jean Gadrey. (Économiste. Université Lille) .

Le café des biens communs  de l’avant pays savoyard, un café NOMADE tourné vers la REFLEXION mais aussi l’Action et juste destiné à devenir le CAFE des HABITANTS ou à ne pas être !

contact@liste.la-cen.org