QUE PEUT UNE SAINE ÉDUCATION POPULAIRE ?

“Dans la vie il n’y a pas de solutions, mais des forces en marche. Il s’agit de les développer et les solutions suivent”
Antoine de Saint Exupéry.

Nous publions ici en vue de son AG quelques contributions destinées à revisiter les raisons d’être les objectifs et, partant, les formes d’actions que les adhérents et amis Cen peuvent butiner pour leur synthèse personnelle mais aussi pour des interactions et leur contributions aux actions et aux orientations des divers collectifs de lutte, d’ alternatives et expérimentations…dans lesquels ils se trouvent ou viendraient à s’y trouver… Il s’agit aussi de rendre plus visible une CEN qui n’est soluble ni dans Attac ni dans Alternatiba ni dans les Amis de la terre dont elle est pourtant adhérente.

FERMENTATIONS

Pour nous, en deçà du constat désenchanté de l’absence de mouvement de contestation globale dans le paysage France, les révoltes souterraines nous semblent pourtant faire du chemin :

que ce soit côté refus des traités internationaux qui risquent de nous ficeler comme du roulé de cochon US, élevé aux hormones OGM de croissance, ou côté révoltes anti incinérateurs ici, Linky par là, bio local ici,  accueil des réfugiés par là,  … l’on peut repérer un rejet du système (dont l’ économien dont le système politique, dont les partis qui jouent le jeu, dont le développement durable capital repeint en vert  , dont course aux technologies miracles, dont retour violent du bâton des ravages opérées dans le Sud et choc dans les attentats de deux extrémismes

Nous ne sommes plus dans un consensus humanitariste de colmatage des seuls effets désastreux du système allant de pair avec l’ignorance totale de son fonctionnement

Par delà l’inertie de surface perçue ainsi par le jeu de miroir grossissant  des médias dominants, par delà la sidération devant l’accumulation des “mauvaises nouvelles” et devant le pressentiment que l’aventure humaine pourrait tourner court plus tôt que les prévisions les plus noires, l’on peut percevoir un ressaisissement, une remontée de l’envie de plus en plus sourde de s’insurger

Et même d’en sortir dans une démarche d’autonomie à l’égard de l’Etat, des partis, des élus, en  commençant par le seul jeu des  forces de la société civile, à prendre en main d’abord localement son avenir c’est à dire en croyant que la démocratie (directe) est l’alternative à l’impuissance face à l’économie capitaliste, l’état son protecteur, et les autres instances dominantes.

En témoignent le mouvement Alternatiba, en vue de la COP 21, la mobilisation autour du Climat et des énergies fossiles, les nuits debout, le fleurissement de mouvements de la société civile pour la démocratie directe et/ou constituante, les collectifs de collectifs ou coordinations de mouvements, les transitions fédératives, les groupements territoriaux d’habitants spontanément présents avec leur désir d’agir, si un catalyseur se présente (un élément impur qui fait précipiter la “solution” ) Ainsi les 2000 bénévoles recrutés en quelques jours pour venir en aide aux migrants dans les CAO (centre d’accueil et d’orientation) montrent que la société civile réagit fortement et que l’esprit de fraternité demeure…contre l’esprit de rejet.
RECOLONISATIONS

Certes la compréhension d’ensemble manque après  l’offensive idéologique et la recolonisation massive des consciences par le capitalisme global , initiée par l’école de Chicago, relayée par Tatcher/Reagan et de façon félonne par Mitterrand avec le tournant de la rigueur.

Après les funérailles du communisme de caserne, les 40 années de désenchantement des gauches socialistes et marxistes, des partis et syndicats, de l’état redistributeur, de la “démocratie” représentative, du consumérisme et de la bagnole pour tous qui pue tue et pollue…, les milliardaires triomphaient sur toute la planète, gérant de main de maître la post modernité, la fin de l’histoire, l’église de la sainte croissance…sachant qu’une classe dominante ne dirige qu’aussi longtemps qu’elle peut faire intérioriser par ceux qu’elle domine son récit du réel
A noter que l’élite tient plusieurs fers au feu

Si celà tourne mal pour elle, que l’intériorisation ne fonctionne plus, elle peut se tourner vers les partis de la préférence “nationale” . Ceux ci désignent nos frères de misère comme les boucs émissaires et conjointement se posent plus à gauche que la gauche, formant un national socialisme à la française cherchant à capter la désespérance. Ils réussissent à proportion des reniements et de l’austérité PS (parti et gouvernement)

LE TABOU DE LA PROPRIÉTÉ EMPÊCHE QU’ON AVANCE

L’autre dimanche, dans un Forum de collectifs citoyens tournés vers des solutions locales créatrices de liens sociaux mais portant peu d’audace démocratique, peu d’encrage dans les classes populaires, peu de vision alternative d’un possible dépassement du système, côté propriété et pouvoir, peu de “débats d’idées” sur les fondements des “crises additionnées ou plutôt des effondrement de la société et de la nature…nous pouvons témoigner que des propositions “radicales” ont été fort bien reçues et ont ranimé la flamme !
Quelqu’un a même  eu cette formule “nous sommes devant un butoir : nous pensons tous que la propriété capitalisme est quasi sacrée” !

On peut sortir de la propriété et du pouvoir et pas seulement les aménager ou éponger leurs dégâts,

Pour ce faire il ne s’agit pas de regarder ailleurs, ni de s’occuper de développer son seul bien être  personnel

SANS LUCIDITÉ SUR LES CAUSES, PAS DE SOLUTIONS

Alors plutôt que de faire dans le groupement  cloisonné (social ici écologique par là, démocratique ici, économie sociale par là…etc) cherchons comment les réunir, comment provoquer leurs mises en relation( comme dans l’écologie sociale, voir livraison), comment “élever le niveau de conscience” des causalités systémiques,  afin que montent en neige des alternatives véritables et non un badigeon vert…
COMMENT DÉVELOPPER L’INTELLIGENCE COLLECTIVE

Via des débats d’idées de fond aussi bien dans les cafés citoyens que dans les cinés débats…Via les Arts dans le même panier dans les groupements territoriaux pour des cantines “bio local, les Yes men dans les collectifs de luttes anti Tafta ou de la coalition climat, les ateliers d’expérimentation alternative aussi bien que le thé pensant…En montant une chronique radio avec les habitants et des collectifs  transition ou de  lutte l’on peut bouger le climat mental d’un territoire…

Il s’agit que chaque commission groupe collectif comité local, vive sa vie comme il l’entend et s’occupe de ses oignons : le but n’est pas d’enseigner autrui mais de l’aider à développer sa   puissance d’agir et ce faisant sa puissance de penser par lui même !

COLLECTIFS D’ÉCHANGES DE PROJETS ET NON DE DIRECTION DE PROJETS

Juste se voir et échanger. L’auto structuration vient en prime si personne ne cherche autre chose que la décision en commun..

Les coordinations sont alors le lieu et le moment de confronter, échanger, élucider , bref conscientiser  des faires divers : chaque collectif ou commission ou comité attelé à un objectif ou une expérimentation ou une bataille d’opinion reçoit de tous les autres de quoi grandir en “niveau de conscience” , en concepts ou en nouveaux “engagements de faires” mais cette conscientisation en commun, ne peut durer qu’avec un reconversion individuelle à ce bien universel la lecture !!!

Plutôt que réunir autour de synthèses et de thèses sur un modèle peu ou prou pyramidal ou arborescent mais  figé en “association”(comme telle association “transition), il vaut mieux un collectif réunissant individus et associations à égalité; avec des mensuelles d’échanges de projet et non de “direction” de projets !

“Personne ne libère autrui, personne ne se libère seul, les Hommes se libèrent ensemble…par la médiation de leur commune action de transformation du monde” Paulo Freire ”

il y a là une nouvelle place pour l’éducation populaire : pas seulement monter, par exemple, des journées du film militant ou des Rencontre d’été, mais accompagner des dynamiques autonomes et horizontales locales de la société civile afin que s’y développent  de façon vivace, “guerres de positions” (ici une ferme coopérative…là une cantine bio 100%) et “guerres de mouvement” ( ZAD et occupations diverses ) en y favorisant l’auto structuration (un peu comme dans la permaculture) mais aussi en aidant à tenir la vision globale…

Un embryon de cet accompagnement a été expérimenté dans les cafés rencontres de la Cen où l’intervenant surprise ne parlait qu’après développement des expressions de tous et en prolongement du débat, il l’est dans les cinés débats où dès le départ la question est expertisée en petits groupes par les participants, les courte vidéos arrivant en réponse aux questionnements…

AVANT TOUT C’EST DE SUSCITER L’ACTION QUI SERA A LA BASE D’UNE ÉDUC POP DE DÉCOLONISATION INTELLECTUELLE..

L’enquête action collective avec un montage vidéo participatif , projeté localement aux enquêtés et aux autres….procède en raccourci à cette “conscientisation” .

Les méthodologies de l’éducation populaire visant l’émergence de la société civile se diversifient , de la conférence gesticulée aux outils de réunions coopératives et inclusives, des world cafés aux écritures sur l’espace public, des cinés débats aux disco soupes , des radios aux conférences chocs sur youtube…ouvrant possiblement un chemin vers des sociétés résilientes et conviviales.

“Le but de l’éducation intellectuelle c’est d’apprendre à conquérir par soi-même le vrai, au risque d’y mettre le temps et de passer par tous les détours que suppose une activité réelle”.dit Piaget

Et on peut dire à ce propos que les outils de la Cen sont à revisiter. Il s’agit de choisir des outils et moyens susceptibles d’engager les gens dans l’action plus que des outils d’animation tous azimuths, bref d’aider à pêcher sans donner le poisson puis au coeur du processus trouver comment “conscientiser” c’est à dire comprendre, mettre en relation, conceptualiser, afin de revenir à l’action mieux aguerri.

La question revient alors : comment démultiplier ou rassembler assez de telles personnes utiles qui n’ont pas la manie de donner le poisson avant que la pêche n’ait commencé , qui savent aider à l’orientation dans un univers symbolique dégradé et hachuré par la non culture du système : bref qui ne sont pas allé voir ailleurs pendant que le capitalisme brûlait la maison commune ?

Soit l’association parvient à attirer de telles personnes soit elle devient un simple média régional

LA DÉMOCRATIE DIRECTE MOYEN CLÉ “D’ÉLEVER LE NIVEAU DES CONSCIENCES”

Après les actions contre l’implantation de grandes surfaces, c’est sans doute ce qui a permis à un petit groupe non de partir à la conquête du pouvoir local à Saillans, mais d’en donner l’envie à leurs concitoyens,

Puis l’implication dans les affaires communes développe ipso facto une dynamique de réflexion et d’intelligence collectives

Il suffit alors de procédures co-constructives contournant les conflits et inimitiés personnelles pour que progresse, dans les décisions collective à prendre, l’intérêt de développer une vie vivable au local qui soit résiliente au regard des destructions du capitalisme…Si les relations et conflits de classes ne sont pas gommés, ils sont sublimées par cet objectif supérieur.

En effet dans chaque décision collégiale concernant les réalités locales se réfractent (comme dans une goutte d’eau) tout le système (tout l’univers)

Le reste s’invente sur place  en souples nébuleuses, collectifs, coordinations d’habitants, sans adhérence préalables à des chartes ou objectifs comme une pétale  à la  marguerite  de la biodiversité intellectuelle sans coeur “directionnel” soit

“Quand s’en viennent les périls naît aussi ce qui sauve.. “Holderlin

André Duny

 

 

 

Murray Bookchin, un des inspirateurs de la Cen est à re découvrir

Son municipalisme libertaire (6), un projet de « démocratie communale directe qui s’étendra graduellement sous des formes confédérales (7) ». Les militants sont invités à travailler à une « reconstruction radicale » des institutions locales par le bas, à créer des assemblées citoyennes, des « formes de liberté » assez fortes pour supprimer le capitalisme et assez légitimes pour empêcher toute forme de tyrannie…

Le Municipalisme libertaire : la politique de l’écologie sociale
Janet Biehl, Écosociété, 1998.

Qu’est-ce que l’écologie sociale ?
Atelier de création libertaire, Lyon, 2012.

Un résumé (C Sunt)
Communes et fédéralisme : les outils de l’écologie sociale

Basée en partie sur les écrits de Murray Bookchin, anarchiste et
écologiste étasunien, l’écologie sociale propose des analyses et donne
des perspectives pour une sortie du capitalisme ancrée dans des
territoires locaux.

Proche de nous, la volonté de faire “commune” qui se manifeste à
Notre-Dame-des-Landes et les multiples appels populaires à une
démocratie directe, à redevenir acteurs de nos vies, montrent que ces
désirs éclosent en de multiples lieux. La nécessité de se fédérer, les
initiatives d’organisation locale soucieuses de la participation de
touTEs ainsi que de la relation à l’environnement émergent alors comme
une possibilité souhaitable face à la répression capitaliste portée par
l’État et l’économie.

Suite aux rencontres internationales de l’écologie sociale qui ont eu
lieu à Lyon en mai dernier, nous proposons de poursuivre les discussions
autour de ces questions. Au lieu d’une théorie qui serait applicable
telle quelle, l’écologie sociale se présente plutôt comme un ensemble
d’outils appropriables pour élaborer collectivement des perspectives
d’émancipation concrète.

Un POSTERITE VIVANTE au ROJAVA

À la mort de Murray Bookchin, en 2006, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a promis de fonder la première société qui établirait un confédéralisme démocratique inspiré des réflexions du théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Une reconnaissance tardive pour ce militant américain auteur d’un projet égalitaire et humaniste.

Le 6 janvier 2014, les cantons du Rojava, dans le Kurdistan syrien, se sont fédérés en communes autonomes. Ils ont adopté un contrat social qui établit une démocratie directe et une gestion égalitaire des ressources sur la base d’assemblées populaires.

C’est en lisant l’œuvre prolifique de Murray Bookchin et en échangeant avec lui depuis sa geôle turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que le chef historique du mouvement kurde, M. Abdullah Öcalan, a fait prendre au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) un virage majeur pour dépasser le marxisme-léninisme des premiers temps.

Le projet internationaliste adopté par le PKK en 2005, puis par son homologue syrien, le Parti de l’union démocratique (PYD), vise à rassembler les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste.

Né en 1921 à New York de parents juifs russes révolutionnaires, Bookchin grandit dans le Bronx, alors chaudron des luttes ouvrières américaines. Engagé très jeune dans les rangs communistes, qu’il quitte en 1936, au moment de la guerre d’Espagne, il milite à la fois au Congrès des organisations industrielles (CIO) et au Congrès pour l’égalité raciale (CORE). D’abord ouvrier de l’industrie automobile (notamment au moment de la grande grève de General Motors, en 1945), cet auto-didacte enseigne ensuite la sociologie au Ramapo College, dans le New Jersey. À sa mort, le 30 juillet 2006, il laisse une vingtaine de livres et plusieurs centaines d’articles.

Dans le Vermont de Bernie Sanders en 1971
Écologiste radical et visionnaire, il avance l’idée selon laquelle l’irrationalité du capitalisme et sa faiblesse fatale ne résideraient pas, comme l’affirmait Karl Marx, dans sa propension inéluctable à l’autodestruction, mais dans son conflit avec l’environnement naturel, sa logique de croissance destructrice à la fois de la nature et de la santé humaine. En 1964, son pamphlet « Écologie et pensée révolutionnaire » fixe l’idée fondatrice de l’écologie sociale : « L’obligation faite à l’homme de dominer la nature découle directement de la domination de l’homme sur l’homme (1) » — celle-ci incluant la domination de genre, d’ethnie, de race aussi bien que de classe. D’où une proposition qui a valeur de programme : seule l’écologie sociale radicale peut entraîner le dépassement du capitalisme (2). Et, réciproquement, une révolution sociale apparaît à Bookchin comme la clé du changement écologique. Dès 1965, il s’inquiète du risque de réchauffement climatique et de ses conséquences sur les équilibres naturels et sociaux.

[…]

Dans ce bouillonnement d’expériences, Bookchin élabore un programme politique pour l’écologie sociale : le municipalisme libertaire (6), un projet de « démocratie communale directe qui s’étendra graduellement sous des formes confédérales (7) ». Les militants sont invités à travailler à une « reconstruction radicale » des institutions locales par le bas, à créer des assemblées citoyennes, des « formes de liberté » assez fortes pour supprimer le capitalisme et assez légitimes pour empêcher toute forme de tyrannie. Ils ont également vocation à se porter candidats aux élections locales, à municipaliser l’économie et à se confédérer avec d’autres communautés afin de former un pouvoir alternatif pour « contrer la centralisation du pouvoir de l’État-nation ». À partir de 1977, Bookchin joue un rôle prépondérant dans l’organisation du mouvement antinucléaire Clamshell Alliance et met sur pied avec son fondateur, M. Howie Hawkins, un réseau de la gauche écologiste, le Left Green Network.

Les anarchistes, pensait Bookchin, sont enclins à accepter sans grande difficulté le municipalisme libertaire, fédération de communes autonomes dans la tradition de Pierre Joseph Proudhon, Mikhaïl Bakounine, Pierre Kropotkine ou Nestor Makhno. En 1984, il est invité à la rencontre internationale « Ciao anarchici », à Venise. Janet Biehl, qui a été sa compagne pendant vingt ans et lui a consacré une biographie, raconte comment il est monté à la tribune habillé d’un uniforme de travail vert, une rangée de crayons de mécanicien dans sa poche de chemise : « Il leur a dit : « Les mouvements féministes, écologistes et communalistes doivent créer des communautés humaines décentralisées adaptées à leurs écosystèmes. Ils doivent démocratiser les villages et les villes, les confédérer, et créer un contre-pouvoir face à l’État. » »

La rencontre se révèle catastrophique. On lui objecte que les gouvernements municipaux ne sont que des États-nations en miniature ; les conseils de citoyens, de petits Parlements. Les participants rejettent le principe du vote à la majorité, associé à une tyrannie du plus grand nombre. Bookchin en conclut que l’anarchisme est incompatible avec le socialisme. En plaidant pour la souveraineté de la personne, et non du peuple, les anarchistes de son époque se complaisent à ses yeux dans une simple radicalité « de style de vie » (8). Il décide de se retirer de la politique.

[…]

(1) Murray Bookchin, Au-delà de la rareté, Écosociété, Montréal, 2016. On peut retrouver de nombreux textes traduits en français sur www.ecologiesociale.ch

(2) Murray Bookchin, Qu’est-ce que l’écologie sociale ?, Atelier de création libertaire, Lyon, 2012.
(6) Janet Biehl, Le Municipalisme libertaire : la politique de l’écologie sociale, Écosociété, 1998.

(7) Murray Bookchin, From Urbanization to Cities : Towards a New Politics of Citizenship, Cassell, Londres, 1995.
(8) Murray Bookchin, Social Anarchism or Lifestyle Anarchism : An Unbridgeable Chasm, AK Press, San Francisco et Edimbourg, 1995.