Quelle éducation populaire pour quelle société ?

RAPPORT d’ORIENTATION 2010 de la C.E.N

(Brouillon martyre pour l’AG du 23 janv 2010 à Tournon)

SUITE au DEPLIANT de PRESENTATION de la CEN2006 (voir ancien site) et en vue d’un nouveau DEPLIANT de PRESENTATION de la CEN

CINQ PARTIES QU’ON PEUT LIRE SÉPARÉMENT

Une INTRODUCTION

1 Les QUESTIONS nées des EFFONDREMENTS en COURS

2 Notre HYPOTHESE CENTRALE

3 COMPRENDRE le SYSTEME du CAPITAL : ECONOMIE, « DEMOCRATIE » libérale, CULTURE

4 PROJET POLITIQUE, ECOLOGIQUE, ECONOMIQUE, SOCIAL, CULTUREL de la CEN…S’APPUYANT SUR DES EXPERIMENTATIONS VALIDES !

5 QUELLE EDUCATION POPULAIRE pour quel projet ?

INTRODUCTION

D’autres mondes sont en marche. Les catastrophes écologiques et sociales aussi. La récession et avec elle la pauvreté et la famine galopent. La planète est devenue toxique pour la biodiversité. Son réchauffement s’accélère en boucle. Un crash alimentaire mondial arrive.

En France, 9 millions à moins de 870 E quand des centaines de milliers d’autres sont à plus de 4000 E..

Nous sommes dans le contexte de plus en plus grave de la conjugaison, en cours des effondrements : économiques (relance de la bulle, récession) sociaux (explosion du chômage, des inégalités et de la misère) pétrolier (fin de l’énergie bon marché), climatiques (effet de serre qui s’accélère en boucle menaçant la vie), écologiques (extinction des espèces ) et alimentaires (famine menaçante)

Des effondrements qui touchent d’abord les plus pauvres au Sud mais aussi ici même  commençant à toucher aussi les classes moyennes « inférieures » soit la majorité de la population mondiale…et nationale.

Le tout dans le contexte de la  globalisation d’un capitalisme ultra financiarisé

Ce sont les maîtres du monde qui détruisent la planète et colonisent les esprits qui essaient de s’attacher la collaboration du plus grand possible en rendant désirable le modèle de consommation qui découle de leur modèle productiviste par toutes sortes de canaux de persuasion

Mais le contexte est aussi celui d’une crise politique sans précédent, crise de confiance, crise de la délégation de pouvoir aux élites et aussi désertion par les moins favorisés d’un jeu truqué.

France 60% de non votants aux Européennes. Une Europe hors de contrôle des peuples dont le parlement ne décide pas. Une Europe et sa Commission et son lobbying ((20 000 lobbystes) et son traité de Lisbonne en faveur du Patronat (alignement progressif sur les plus bas niveaux de rémunération du travail : Bolkeistein, avec les travailleurs de l’Est, ouverture des marchés, délocalisations par investissements massifs en Asie commerce libre et non faussé, chômage de masse .

Une ONU marginalisée, un gouvernement mondial et invisible des intérêts financiers des riches : OMC BM FMI et leurs autres pouvoirs occultes et illégaux

Pour construire un autre monde, s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités conditions pour enrayer l’effet de serre, donc s’attaquer à leurs causes communes en premier lieu l’économie prédatrice du capitalisme globalisée, financiarisée et les états et gouvernements qui la soutienne, un processus local (puis global) d’émergence et de prédominance politique de toute la société civile est  nécessaire !

NE NOUS FAUT-IL PAS ?

-sortir du marécage, contester les fondamentaux du système qui sont encore tabous (la propriété) , reprendre la main au moment de l’épuisement de la pensée libérale, en réseau avec les autres, proposer une alternative? N’est-ce pas une question de vie ?

Alors, développer des alternatives locales à la globalisation, démocratiquement construites, en sachant ce qu’on veut et ce qu’on fait

-remplacer par des finalités  humaines, une direction aveugle  par  le marché et les « lois » de l’économie

-réussir ensemble l’alternative d’abord au local non pas en changeant la consommation mais en changeant le mode de production (non pas en le verdissant à la marge) car il commande le mode de distribution et de consommation

-réinsérer l’économie nouvelle dans  le politique (c’est à dire dans les volontés des habitants-citoyens du coin d’organiser leur vie eux mêmes), dans l’écologie (dans le respect des équilibres naturels locaux et globaux), dans le social (avec des rapports de production coopératifs, antinomiques de ceux du capitalisme, avec moins d’inégalités et de précarité) et la reterritorialiser (relocalisations tout azimuth)

-donner au local un abri à la précarité (la priorité ), ne plus abandonner des gens sans ressource ce qui amène à

-la propriété sociale sous diverses formes des moyens de production, sans laisser les coopératives ouvrières seules face aux contraintes du marché concurrentiel, mais en les  « abritant » dans un réseau territorial (cf scops Mondragon )

-s’assurer de leur financement par le crédit municipal à bas taux…par une caisse populaire de crédit mutuel local (Mondragon) ou d’actionnariat local protégé au rendement moindre mais finalisé, concret et garanti, sous contrôle des habitants (du moins d’un minimum de 10%), donc en se passant des banques

-remplacer les grandes surfaces par des magasins municipaux ou mixtes de vente directe

-arracher les travailleurs au salariat de la dépendance aux actionnaires lointains

-recycler tout l’argent dans le territoire (enrichissement collectif)

-révéler et développer par des échanges de savoirs et des formations mutualisées les talents inemployés par le chômage

-créer des coopératives municipales,

-offrir des services gratuits ou au Quotient Familial (eau, énergie, cantine, transports…) l

-construire une démocratie de face à face de co-décision…

-aller vers du travail utile au développement humain, vers la coopération généralisée au lieu de la compétition générale.

Bref :

« il ne s’agit pas  de construire un  tiers secteur complétant l’offre marchande ou servant de voiture balai au marché du travail, ni de se replier dans des associations charitables mais bien de repolitiser l’économie locale, réinsérer l’économie dans le social et la politique, abolir l’autonomie du marché et la séparation du travail et de la vie… »(auteur inconnu de nous, citation tirées de « Alternatives locales à la globalisation marchande » signé : 21-06-02)

1

QUESTIONS en contexte d’EFFONDREMENTS

Ne faut-il pas ici et maintenant inventer et propager de multiples formes alternatives de vie économique, sociale, écologique, culturelle ?

-de nouveaux rapports au travail, à la nature, au savoir , à la culture se construisant d’en bas par l’expérimentation ?

-une vie plus libre et plus proche des autres, de la nature, moins dépendante du système , moins impuissante donc moins triste ?

Oui mais seulement par l’amélioration de ce monde–ci ? Par le changement des maîtres c’est à dire selon le schéma de la conquête du pouvoir d’état via la délégation une fois tous les 5 ans à des partis et à leurs candidats ?

Une RUPTURE systémique ? Un dépassement vers quel autre monde ? En bref, ne plus travailler pour enrichir les actionnaires et reproduire le système ?

Vers un MONDE IDEAL plaqué sur le monde réel et susceptible d’engendrer de nouvelles monstruosités ?

Ou un MONDE dans le prolongement des mouvements qui déjà INVENTENT d’autres logiques dans  ce monde–ci ?

Comment quitter l’économie privée, la société du spectacle, les temples de la consommation, les médias people, la culture dérivatif, ne plus reporter à plus tard la libération de tous-tes et de chacun-e, quitter l’impuissance et le fatalisme qui font la tristesse ambiante ?

Vers un éco socialisme ?

Le « dépassement » terme ambigu qui peut viser de remplacer par EN HAUT (suite à victoire électorales de nouvelles élites) une forme de capitalisme par une autre : le CAPITALISME KEYNESIEN VERT déjà bien annoncé par certaines listes (1)

Gagner plus ou vivrte autrement ?

A condition d’en finir avec la propriété actionnariale privée c’est à dire avec la logique de l’accumulation du Capital base de son impénitent productivisme ?

Mais en ce cas faut-il agiter l’épouvantail du risque TOTALITAIRE comme le font certains (« on a déjà donné en URSS ») stérilisant le débat par une sorte de réflexe reptilien classique ?

Les dominants continuant de défendre leur système malgré sa DEROUTE ACTUELLE, et sans « contre modèle » n’en reviendrait-on pas à une éternelle reproduction améliorée type retour aux années 70,  l’écologie en plus.

N’y a-t-il pas risque de s’enliser dans l’éclatement en spécificités locales irréductibles ?

Alors faut-il plutôt s’appuyer sur les expérimentations  existantes sans renoncer à élargir la perspective vers une vision globale d’un changement des logiques profondes ?

Comment résister au repli sur soi ?

Comment construire plus de solidarité et de convivialité en ne cherchant pas à être comme eux (les riches) mais à créer une puissance de vie locale solidaire autonome respectueuse des équilibres naturels, non toxique, voire dépolluante, et en tout cas non prédatrice donc sobre ?

Comment ne plus déléguer son pouvoir de créer, ni sa liberté de pensée, ni son pouvoir de faire une société vivable, durable, fraternelle, conviviale ?

Comment sortir de l’écologie niaise de prescription de normes environnementalistes ne s’attaquant pas à la source de l’effondrement climatique et social ?

Comment ne plus être spectateur du monde, comment conquérir une plus grande liberté réelle, plus d’autonomie à l’égard du système ?

Comment ne plus perdre sa vie à la gagner ?

Faut-il rechercher des repreneurs à chaque délocalisation ou en se battant dignement pour des indemnités conséquentes rassembler ainsi des moyens de produire autrement autre chose en coopérative d’emploi et de formation, ou ouvrière ou municipale (sous contrôle d’au moins 10% de sa population) ou …

Comment échapper à la soumission aux élites politiques aux dictats des marchés et des marchands  ?

Comment comprendre les fonctionnements du monde réel social et naturel, en sortant de la nov-langue libérale ?

Comment aller à  l’urgente reconquête de l’autonomie de pensée du plus grand nombre sur la colonisation capitalistique des (de nos) imaginaires ?

Y-a-t-il liberté-libération collective et individuelle sans  reprise de confiance en soi et empowerment collectif, sans sortie de la colonisation des consciences par l’imaginaire capitaliste ?

Peut-on changer la vie au local (pour commencer) sans recourir à la croissance fût-elle rose orange ou rouge ou verte et prétendûment vertueuse ?…

Peut-on lutter contre l’effondrement alimentaires et climatique et les inégalités sociales sans croissance !

Ne faut-il pas d’urgence développer la relocalisation énergétique, alimentaire, immobilière, économique, culturelle et développer la maîtrise sociale et citoyenne de la propriété !

Et cesser de faire de l’économie sociale et solidaire la voiture balai du système ?

Par un travail de bataille d’idées à l’occasion des mouvements d’alternatives pour se loger, se nourrir, se soigner, et comprendre les effondrements en cours,  comment faire rêver, car l’on ne change pas le monde si l’on n’en rêve pas un autre ?

Comment crééer un rapport de force non violent qui mette les élites sous contrôle de la souveraineté populaire ?

Relocaliser ne serait-ce pas d’abord (en toute logique) sortir de l’Europe libérale, assumer le retour à la souveraineté nationale de l’état nation ? Taxer aux frontières ?

Si oui comment on y parvient ? Par les élections ? Par le local ?

2 HYPOTHESE CENTRALE
On peut commencer à rompre avec le système, à inventer une autre logique, à repolitiser au sens large les dominés, si on se préoccupe de bien faire comprendre ses fondamentaux économiques, politique et culturel, les mécanismes de sa séduction, non pas en conférence mais à travers des actions de résistances, d’alternatives au local

Les catégories sociales les plus dominées et exclues ont tout intérêt en tant que premières victimes et révoltées, à l’écologie sociale, à la démocratie de co décision, à la culture d’émancipation, en tant qu’elles ont besoin de gagner leur vie dans des rapports qui ne soient plus ceux du salariat et du marché, qui les a exclues mais qui soient ceux de la coopération en coopératives locales, de la démocratie de co-construction des décisions, ceux des entraides et solidarités concrètes, de la gratuité des services publics et des biens communs les plus vitaux au lieu de subir les bureaucraties d’état, de l’assistance et du contrôle social

Avec 10% de prélèvement sur les revenus des 10% les plus riches on peut quasiment doubler les revenus des 10% des pauvres (voir Gadrey site Cen)….Avec le scénario négawatt on peut faire croître la consommation d’énergie des plus  pauvres sans construire les nouvelles éoliennes géantes du capitalisme vert…ni d’EPR..Avec plus de 2,5 millions de logements et résidences vides on peut caser les plus mal logés,  etc

On peut construire et permettre l’installation en habitations légères choisies, rénover et isoler écologique, social, participatif, à moindre coût localement avec des  matériaux du pays dont la paille et le bois, et en bioclimatique et phyto-épuration, faire tomber les taux de carbone et les coûts des loyers

On peut racheter la terre agricole et dissocier sa propriété (communale) de son usage (par des coopératives) afin par des circuits directs alimenter une large part des besoins alimentaire en restauration collective (cantines au bio) et individuelle au bio moins cher que l’ordinaire toxique en grandes surfaces, la traçabilité et la convivialité en sus…etc

Oui on peut couper l’herbe sous les pieds du système !

Mais comment le faire sans que soient repérées les causes des effondrements actuels et à venir, sans que soient compris comment le Capital qui a structuré le monde à son profit le mène à sa destruction, même repeint en vert ?

3 COMPRENDRE le SYSTEME

A- « Sa démocratie » s’épuise

La démocratie représentative libérale n’est pas la démocratie

C’est une illusion de démocratie : ce sont les marchés qui font l’essentiel des décisions au niveau du monde, de l’Europe et du pays. On ne surmonte pas les effondrements, on ne change pas le réel par délégation tous les 5 ans à des élites attachées au système…

Le sommet de Copenhague sur le climat a montré  à quel point les Etats étaient otages des multinationales et de la finance en ne prenant pas le minimum de décisions relatives à la diminution d’émissions des gaz à effet de serre (un effet de serre qui s’accélère en boucle et réchauffe la planète jusqu’à l’irréversible)

Plus grave, comme l’ont souligné Hervé Kempf : « Comment les riches détruisent la planète » : « Attention ! le capitalisme n’a plus besoin de la démocratie » (voire le nombre de lois antiterroristes et anti délinquance depuis 2001, la progression du taux des incarcération, la progressive pénalisation des mouvements sociaux, le fichage généralisé…et Naomie Klein  qui, dans son livre « La Stratégie du Choc » (éd. Actes Sud), dénonce l’existence d’opérations concertées dans le but d’assurer la prise de contrôle de la planète par les élites du Capital toutes puissantes mettant sciemment à contribution crises et désastres de grande envergure. Pendant que les citoyens sont sous le choc, elles en profitent pour privatiser, avant de s’arranger pour pérenniser leurs réformes..comme l’avait proposé Friedman et ses disciples, inspirateurs du coup d’état de Pinochet et de la CIA au Chili en 1974.

Les systèmes de pouvoir de l’oligarchie sont tellement forts et perfectionnés (avec la complicité des classes moyennes qui jouent le jeu) qu’il faut un rapport de force du plus grand nombre y compris d’une partie des classes moyennes.

Il faut donc un mouvement par le bas et qui prenne ensemble les crises politique,  économique et écologique !!!Or que voit-on ?

Des partis avalés par le système

Des partis  qui sont des réseaux de pouvoirs personnels, qui ont été largement avalés par le système, qui ont toujours changé d’avis plutôt que la vie sous l’empire des marchés ou en favorisant ceux-ci : les élus sont de la classe des élites dont les intérêts ne sont pas au diapason des pauvres, des salariés, des « petits »…Ils ne s’attaquent pas dans leur programme à la propriété bancaire et industrielle comme l’a fait Evo Moralès qui n’était pas chef de parti mais a su contribuer au développement d’un large mouvement de la société civile et des communautés locales qui l’ont « mandaté ».

La plupart des partis de gauche ou à gauche de la gauche proposent plus de réguler le lion capitaliste, en quelque sorte de le faire revenir aux années 70, en tenant compte bien sûr de la limite écologique, et des inégalités sociales agrandies par la globalisation mais sans réellement la démocratie économique qui arracherait la propriété aux actionnaires et aux élites.

Ces années 70 étaient des années des syndicats forts, de l’état redistributeur (mais des surplus tirés de l’exploitation des pays du Sud (FrancAfrique)) , du travail harassant, du consumérisme intense, de la destruction des équilibres naturels et de la biodiversité, et des dérégulations commençantes

Peut-on espérer en moralisant et régulant ce lion propriétaire qui ravage la planète qu’il accepte de manger de l’herbe ?

Des listes qui promettent sachant ne pas tenir

On voit les listes promettre une nouvelle économie verte sans s’attaquer à la propriété des moyens de banque et industriel autant dire promettre ce qui ne pourra pas être tenu…

Et pour cause !

Toutes ses listes sont certes vertueuses, composées de personnes s’étant battues souvent courageusement mais presque toutes appartiennent à la classe moyenne qui n’ont pas nécessairement conscience que la bataille contre l’effondrement de l’écosystème et du climat est dû au même système d’exploitation, de domination et d’aliénation qui organise la famine et le dénuement des 3/4 de l’humanité. Ces partis s’ils n’associent pas les plus exploités, rien ne se fera contre le réchauffement (cf l’avatar d’une taxe carbone ou les pollueurs industriels en chefs étaient exemptés pendant que l’ouvrier de banlieue était taxé pour l’absence de transports publics)

Les partis ne proposent pas de redonner le pouvoir économique et politique à la société civile, à commencer par mettre sur leurs listes (proposition CEN Caradec) des personnes reflétant la structure de la société française, dont 20% sous le seuil de pauvreté, et n’envisagent guère la co-construction des décisions à commencer par les budgets participatifs et par la relocalisation économique coopérative, sous contrôle des populations…. On voit les listes promettre une nouvelle économie verte sans s’attaquer à la propriété des moyens de banque et industriel ni promouvoir une démocratie co-décisionnelle, autant dire promettre ce qui ne pourra pas être tenus…surtout quand le Parlement de l’Europe ne dispose de si peu de pouvoirs face à la Commission aux mains des lobbies..

Entretenir l’illusion politique afin que le peuple participe au jeu de son propre dessaisissement

Toutes ses listes sont certes vertueuses, composées de personnes s’étant battues courageusement mais presque toutes appartiennent à des classes moyennes qui n’ont pas nécessairement conscience que la bataille contre l’effondrement de l’écosystème et du climat est dû au même système d’exploitation, de domination et d’aliénation qui organise la famine et le dénuement des 3/4 de l’humanité.

La « démocratie actuelle est oligarchie des élites » : elle n’est pas LA démocratie mais un système de dessaisissement du peuple inventé par le capitalisme lui-même (Fotopoulos).

Elle doit être  elle  aussi dépassée, par la souveraineté plus directe du peuple, une nouvelle articulation prévue d’ailleurs dans la déclaration des Droits humains…

Car nous vivons une période historique inédite

Il faut freiner d’urgence ce qui détruit la biosphère et les sociétés humaines, il faut CHANGER de DIRECTION et de LOGIQUE !!!

Qui va gérer ce virage imposé  ? Irons nous au chaos et aux guerres comme celle qui a suivi la grande crise de 29 : des travaux d’historiens montrent que les industriels de France et d’Allemagne dès 1924 ont pensé une sortie par la guerre, la destruction permettant un boum des affaires et pendant (la France des industriels n’a-t-elle pas livré aux nazis des produits de destruction massive ) et après ? la paix revenue les industriels et banquiers n’ont-ils pas connus la prospérité de la reconstruction et les français les retombées dues aux luttes, dues au pillage de l’Afrique et du Vietnam, voulues aussi pour acheter le consensus et enrayer le communisme (les trente glorieuses)

On peut imaginer et désirer un AUTRE MONDE !!!

mais ne faut-il pas prendre à bras le corps sa construction, prendre tout de suite virages et régulations, anticiper les chocs au lieu de les subir de plein fouet : il y a un cadre possible, le local  !!!

Bref, un gouvernement du peuple par le peuple lui-même est possible localement…On ne part pas d’une table rase.

Il s’apprend par la PRATIQUE de l’INTERET GENERAL sur le TERRITOIRE CONSIDERE

A commencer par l’auto-détermination des priorités du quartier au plus près des besoins par des catégories dominées (issus de, pauvres, femmes et jeunes) priorités confrontées à celles des autres quartiers, avec des délégations collectives et impératives..

Avec des dossiers co-construits, et soumis aux autres dans la bataille d’idées pour la COOPERATION …en VEILLANT à ce que de NOUVELLES ELITES ne re-DOMINENT !!!

Au niveau de la planète (mais en l’état actuel il ya peu de chance que cela se fasse) on devrait organiser un référundum mondial suggéré par Evo Moralès :

“Êtes-vous d’accord pour rétablir l’harmonie avec la Nature, en reconnaissant les droits de la Terre nourricière ?

« Êtes-vous d’accord de changer ce modèle de surconsommation et de gaspillage qu’est le système capitaliste ?

« Êtes-vous d’accord pour que les pays développés réduisent et réabsorbent leurs émissions de gaz à effet de serre ?

« Êtes-vous d’accord pour transférer tout ce qui se dépense dans les guerres et pour allouer aux changements climatiques un budget supérieur à celui de la défense ? »

(voir sur site Cen document détaillé : « Besoins et ressources et de la planète »)

B

Comprendre comment les maîtres du monde dominent le jeu

« Le monde  a la fièvre et la maladie se nomme le modèle de développement capitaliste » Evo Moralès

Au travers de ses Forums, rencontres de milliardaires et élites politiques depuis le Mont Pellarin, à travers une intense guerre des idées menée par leqs Think Tanks, puis la marginalisation de l’ONU, et le remplacement de ses régulations des marchés par des organisations directement sous  contrôle des banques et des états dominants, OMC, FMI, BM, etc, à travers ses lobbies massivement présent (20 000 personnes à l’UE), ses corruptions d’élus à grande échelle, ses pouvoirs illégaux, ses mercenaires (cf Elf-Afrique) ce pouvoir économique ces banques, ces multinationales ont organisé le marché dérégulé, la spéculation, l’argent marchandise, les paradis fiscaux, le tout rejetant 3 milliards d’insolvables dans la pauvreté, enrichissant les riches des pays pauvres tout en ravageant la nature (Chine, Inde) réduisant les stocks alimentaires à 47 jours (avant : 6 mois) appauvrissant les pauvres des pays riches (délocalisations industrielles) et maintenant avec la seconde délocalisation des services dont l’informatique, l’éducation, la santé….qui touche aussi les classes moyennes, enserrant  la planète dans les étaux de la destruction des espèces (cf les continents de plastiques errants sur les océans, l’extinction des espèces, l’épidémie de cancers) et dans l’étau  d’un effet de serre terrifiant qui s’accélère en boucle.

Pour sa « révolution conservatrice », ‘il fomente des coups d’état (Chili), des guerres (Irak), utilise les catastrophes  (ouragan Katerina, Tsunami) afin de profiter de la peur et du désarroi des populations pour privatiser d’un coup les service publics, prendre le contrôle des consciences par ses médias, organiser le  fichage généralisé (sous couvert de guerre au terrorisme,) acheter les élus ou les scientifiques (cf Monsanto).

Il constitue ainsi un nouveau totalitarisme destructeur de la biodiversité, du climat, des états providence, des biens communs, des protections sociales, des sociétés fragiles qui cumulent alors les effets combinés du réchauffement, de la dette odieuse, des ajustements imposés par le FMI, de la crise alimentaire provoquée par ses agro (nécro) carburants et sa spéculation. Il liquide peu à peu non seulement les biens publics pour les porter au marché, mais aussi les conquêtes ayant amélioré la démocratie représentative.

C

Comprendre la domination symbolique et la construction de notre servitude inconsciente

S i le totalitarisme capitaliste a su se rendre désirable, le doit-il à la concentration de l’argent entre les mains d’une minorité à laquelle tous-tes s’identifient en rêvant de partager son mode de vie ?

Où ce rêve n’est-il pas promu grâce à la concentration dans les mêmes mains des moyens de la production intellectuelle et culturelle essentielle et donc du pouvoir symbolique ?

Il nous faut à la fois comprendre les moyens de la domination économique et les moyens de la domination symbolique, de la maîtrise des moyens d’asservir les consciences et les inconscients (techniques diverses et si efficaces) :  storytelling, nov-langue brouillant le réel (l’ouvrier chômeur devient un demandeur d’emploi, le patron un créateur d’emploi, la balayeuse une technicienne des surfaces, etc), industrie du divertissement et du détournement de la conscience du monde réel, appel à rechercher en permanence le bien être égoïste et de la promotion personnelle, publicité, organisation du fichage, contrôle étroit des systèmes culturels d’instruction-docilisation de la pensée (cf les critiques des Marx, Gramsci, Chomsky, Vygotsky, Ililch, Debord, Bourdieu, Freire…et des courant de l’éducation nouvelle alternative), temples de la consommation sans limite dans un monde dont est dissimulé la finitude… Le système a su se rendre désirable et coloniser nos imaginaires, il abreuve les cerveaux d’une culture du narcissisme, de l’évasion, avec les jeux et séries dont pour les rendre disponibles aux messages de la publicité………Il  sait faire intérioriser sa culture de compétition à l’école , il dispose des moyens de la persuasion clandestine,  il sait acheter la collaboration de ceux mêmes qu’il domine en leur faisant miroiter une vie meilleure et en organisant une intense bataille intellectuelle, non sans le secours des élites intellectuelles qui ont changé de bord, qui ont répandu le nouveau discours du progrès infini et de la croissance,  du libre marché et de la démocratie, en insultant leur peuple quand il dit non, parce qu’ils en tirent quelques avantages de promotion, ou par un passage à la télévision gagnent la reconnaissance et 20 ou 30 000 euros à chaque passage…Eux aussi ont choisi de changer d’avis au lieu de la vie, de servir au lieu de servir la vérité (laquelle est toujours « révolutionnaire », car utile au peuple) On

Si le socialisme réel a désespéré et si le capitalisme est une catastrophe pour l’humanité comment en sortir sans reproduire, sans refaire du vieux dans le neuf ?

4 DES PROPOSITIONS CEN….

Il est possible d’ASSÉCHER le CAPITALISME en commençant par ses PIEDS !

Avec du bonheur à vivre !

Il nous semble possible outre les rituelles manifestations et autres pétitions, de prendre en main notre destin face au poids accablant des effondrements…et de la domination des élites mondiales et nationales…et locales.

On se doit d’enrayer les processus catastrophiques (économiques et écologiques) en combinant l’analyse (pessimiste) et la volonté (optimiste) d’une démarche vivante et conviviale qui apporte du bonheur à vivre, bref qui soit assez enthousiasmante pour mettre en marche de nouvelles énergies et casser l’extrême morosité sociale et écologique ambiante……

Localement, il est d’ores et déjà possible de se passer des banques, des multinationales, des grandes surfaces, des médias dominants, de la classe politique Des solutions sont à portée de main

Il est possible de mettre en réseau au niveau d’un pays la multitude foisonnante d’alternatives et de résistances en COMBINANT l’engagement démocratique direct le plus large pour le budget participatif, l’affermage et préemption communale de terrains pour l’autonomie alimentaire , l’éco-habitat social groupé,  la production d’énergie durable par petites unités, pour les coopératives municipales, les cantines au bio, le crédit en scop ou coopératives municipale ou scic, locales, la relocalisation, les coopératives ouvrières de production, les circuits directs, l’école et les services publics agents de développement local, la création artistique par tous débouchant sur des  festivals culturels participatifs, etc etc.

Des expérimentations locales riches d’enseignements existent : elles sont transposables, comme le  budget participatif ou les scops en réseau autour d’une cité comme  Mondragon en pays basque qui n’ont pas licencié depuis 55 ans, ni emprunté aux banques, et qui résistent et se développent malgré la mondialisation.

Bref il s’agit au local de faire advenir la prédominance politique de la société civile (voir texte du premier dépliant de la CEN en attaché)  et d’abord sur l’économie, pour rebondir sur les effondrement, en réinventant au local une économie  « de résilience » en symbiose avec la nature,  humainement conviviale

Il faut pour ce faire développer la démocratie économique de socialisations des moyens de banque et de production en même temps que la relocalisation  coopérative, et non pas seulement d’élargir l’économie sociale et solidaire, qui fonctionne actuellement plus dans le concept de voiture balai des ravages du Capital.

Oui, il est possible de commencer d’ASSÉCHER le CAPITALISME par sa base  !

Ainsi peut-on faire coup double, social et  écologique

tout à la fois de l’emploi convivial local, la réduction des inégalités et la chute massive d’émission de CO2 Ces stratégies ne sont pas des utopies fumeuses elles s’appuient sur

DES EXPERIMENTATIONS VALIDES !

Déjà expérimentées en Amérique latine, en Europe, en France elles marchent et sont porteuses d’espoir et de mobilisation.

Des cités allemandes viennent de construire des systèmes énergétiques autonomes en cogénération (production d’électricité et de chaleur via du bois déchiqueté)

Leur financement si la Commune n’a plus le sou ne doit rien à des emprunts aux banques ni à des investisseurs actionnaires rémunérés à plus de 15% mais à une sorte de tontine municipale de l’énergie c’est à dire à une mise en commun des ressources entre particuliers aisés et moins pauvres. Et cela sert tous les habitants à des tarifs bien moins élevés tout en créant des emplois locaux. De surcroît l’argent reste en circulation au local contribuant à l’enrichissement collectif au lieu de partir engraisser les riches investisseurs « étarngers » (voir site Cen Doble)

Une Commune du Doubs quant à elle depuis longtemps brûle de la sciure de ses scieries dans une chaudière de locomotive à vapeur…

Ainsi après Munich

et son eau bio, Rome et 22000 ha acheté pour ses cantines, en France

Lons le Saulnier a-t-elle réussi à faire passer au bio sa ceinture verte et à approvisionner ses cantines …

Ainsi Vandoncourt (Franche Comté)

fait que la moitié de la population co-construit toutes  les décisions avec des élus formant l’exécutif, exemple de démocratie (pouvoir du peuple ou prédominance législative de la société civile) après Porto Alegre où près de 10% de la population (150 000 habitants) a décidé du budget d’investissement…Et comme il n’y a pas 150 000 riches ce sont les volontés des pauvres qui ont prédominé sans un seul coup de feu…

Ainsi Mûrs Erigné, commune près d’Angers :

Elle  a banni les pesticides, élaboré de nouvelles règles d’attribution des HLM pour rapprocher les résidents de leur emploi, réalise des HLM bois paille, une régie communale des repas et de l’eau, une cantine au bio après Barjac en partenariat avec la Conférence paysanne, une boutique Biocoop, l’achat de 3 ha de vigne pour le vin bio,  l’achat de  700 ha, pour produire bio en vente direct (court-circuit des grandes surfaces), un verger communal, un bois de hêtre pour produire du bois avec 500 arbres plantés par an, pour l’énergie, et d’autres du même tonneau, et l’équipe a tout de même été réélue avec 52% des voix grâce à un tenace travail d’éducation populaire ..

La Cen et son réseau ont aussi des propositions très concrètes autour de l’autonomie alimentaire, des cantines au bio, du traitement et de l’enlèvement des déchets ménagers verts, de la production maraîchère bio, du logement bois paille, de l’habitat groupé, et choisi (avec Yourtao) des jardins partagés (avec Passe jardin), des festivals « Autres mondes », des énergies de petite taille, des recycleries, de l’accompagnement scolaire, de la formation des jeunes …par la démarche du projet…

Bien entendu sans s’enfermer dans le localisme…

Ces démarches locales sont de nature, avec l’éducation populaire, à donner confiance à un vaste mouvement politique de la société civile englobant les partis, si elle permet de se défaire de ce qui est acheté en nous par le système (émancipation, désaliénation) si elle permet de penser et agir plus global on se devrait de

-nationaliser (avec tri-gestion) les banques, supprimer paradis fiscaux, stocks options, capitalisations pour retraites, nationaliser les grands groupes et les diviser en unités autogérables par leurs ouvriers, mais (voir ci-dessous) écologiquement viable, construire une politique industrielle centrée sur l’usage, l’utilité locale, le recyclage, la soutenabilité, et le contrôle citoyen local, gratuités maximales pour la santé l’éducation et les prix les plus bas des services publics mais en les relocalisant et en les faisant gérer au local par les ecclésias locales (par exemple une école connectant les étudiants aux projets locaux, les associant à la production culturelle (festival, médias, ..) mais aussi économiques (scop, caisses populaires de crédit, etc) mais aussi aux débats de la collectivités sur les grands choix locaux…et associant parents et autres mouvements locaux à sa gestion) etc…

Imposer les riches de façon nettement plus progressive dès 2500 E le mois et redistribuer aux services publics, aux pauvres,

-développer le plus possible de services gratuits ou selon le QF

– taxer aux frontières en développant un protectionnisme écologique et social aux critères universalisables,

-sortir de L’Europe, pour échapper à ses directives , , et mettre des ressources à l’isolation massive de tous les logements

-favoriser la mise en culture bio de la ceinture verte de toutes les villes, et dans les villes

-réduire l’emprise du marché sur le foncier à bâtir et permettre sa préemption par les démocraties communales, permettre l’accès à la terre à  ceux celles qui en ont besoin et veulent la travailler en bio, avec des établissements humains légers et choisis à proximité

-stopper les importations d’OGM interdire les pesticides

-développer les services publics sans la bureaucratie en les plaçant aussi sous contrôle des collectivités démocratiques locales

-donner de quoi assurer la formation économique, politique, écologique et culturelle des jeunes et moins jeunes

– remettre en cause le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE de l’OMC et en sortir

-Inciter la France à lancer une vaste offensive diplomatique pour des relations internationales fondées sur la coopération selon les principes de la Charte de la Havane (1948) pour un nouvel ordre écologique, politique, économique, social, démocratique mondial (notamment nouvelle ONU des peuples et non des seuls états) lutter au niveau global contre la famine et le réchauffement climatique

ELLES S’APPUIENT SUR UN NOUVEAU CONCEPT : L’ECONOMIE ECOLOGIQUE (démocratique et sociale)

Peu à peu peuvent se construire ainsi par complexification du tissu économique relocalisé, par différenciations et complémentarités entre pays proches, par la réutilisations sur place (recycleries) une sorte d’économie écologique, une économie réconciliée avec la nature et les humains, un nouveau contrat avec le vivant et  le travail

Une économie où rien n’est déchet mais tout est ressource, une économie fonctionnelle fondée sur la valeur d’usage (et non marchande) avec des objets durables, des objets loués et non vendus réparés et réutilisés jusqu’en fin de vie, des énergies inspirées ou utilisant les microorganismes de la nature (digesteurs de la bio masse pour fabriquer à la fois du gaz pour le chauffage et l’électricité par exemple), le but étant d’enrayer ou stabiliser l’effet de serre, la destruction  de la biodiversité, de dépolluer les sols et les eaux tout en régénérant l’humus détruit par l’agriculture intensive et le Rundop de Monsanto, …bref de rechercher une symbiose nouvelle entre cette économie coopérative et démocratiquement contrôlée et la nature…

Une alternative locale au système, puis du local au mondial permet d’HABITER les SITUATIONS de METTRE DE NOUVELLES FORCES EN MARCHE ET EN SYNERGIE DEPASSANT DES CLIVAGES POLITIQUES  tout en  CONSTRUISANT un rapport de force non violent beaucoup plus favorable…

Un rapport de force capable d’arracher aux maîtres d’ici et du monde leur pouvoir hyper concentré dans l’économie réelle, la finance, la culture, les médias, l’éducation, et la politique à tout le moins de mettre à la loi leur liberté et leur puissance de nuire, leur absurde course au productivisme, à la croissance, à la compétition, leur maîtrise des médias et des systèmes d’enseignement, leur accumulation insensée de richesses.

Les riches et dominants dominent tout,  mais leur système se délégitime, et ils ne sont après tout que 600 milliardaires en dollars et 11 millions de millionnaires (quelques dizaines de milliardaires en France, quelque 400 000 millionnaires, dont à la tête du PS) …

Localement, il est d’ores et déjà possible de se passer des banques, des multinationales, des grandes surfaces, des médias dominants, de la classe politique d’engager, du local au global, la démocratie de co-construction des savoirs et des décisions dans la culture, l’éducation, l’économie, la politique, l’écologie…

Il est possible d’ASSÉCHER le CAPITALISME en commençant par ses PIEDS !

Cette démarche est de nature à recréer de l’emploi socialement utile (travailler ici, tous,  autrement), à transformer les services publics en agents de développement humain local, à étendre la sphère de la gratuité (eau, énergie, santé, éducation..) par la taxation de tous les mésusages et revenus dépassant le plafond

Elle conforte les mobilisations globales pour la planète et contre le crash alimentaire qui menace,  pour un gouvernement mondial des peuples, pour le développement des biens publics prioritaires : climat, eau,  biodiversité, santé, semences et souveraineté alimentaire…

5-QUELLE EDUCATION POPULAIRE « NOUVELLE » ?

La Cen : une colporteuse d’alternatives et de stratégies mobilisatrices, une porteuse d’espoir pour un monde convivial ?

La nouvelle éducation populaire, c’est la démarche  de conscientisation (théorisation) en savoirs-outils et cultures d’émancipation

-impliquant les milieux populaires sans exclusive d’autres

-à partir de transformations alternatives auxquelles elle et ils participent

-dans la perspective de sortie du capitalisme

-pour une société  coopérative et conviviale

-qui est en marche ici et là au local,

-dans le contexte de plus en plus grave de la conjugaison, en cours des effondrements :

Seule l’émergence de la société civile (au sens de Gramsci) et sa prédominance politique, ou dit autrement le recouvrement de sa souveraineté par le peuple sont de nature à changer la donne, ce que déclarait la Cen dans son texte d’Orientation de 2006

Dans cette perspective la Cen voit la Nouvelle Education Populaire (NEP) comme un des outils de la démocratie générale (Fotopoulos) et d’abord de la démocratie économique.

Une de ses fonctionnalités dans le champ DU politique (pas de la politique partidaire habituelle)  est de colporter et d’outiller des expérimentations de démocratie participative ou plutôt de démocratie (étymologiquement de pouvoir du peuple) entendue comme co-construction des savoirs, des dossiers, des décisions.

C’est à dire :

a) moins la DP simple « boîte à idées du territoire » (les citoyens donnant bénévolement des idées pour mieux éclairer les élus, seuls décideurs, donc citoyens supporters à leur insu et « légitimeurs » du système délégatif, ploutocratique et oligarchique) j

b) plus la DP du budget participatif (les élus devenant l’exécutif des volontés décisionnelles de 10 % ou plus de la population sur le budget : cf Porto Alegre, cf Vandoncourt)

Voir le « Manifeste Cen pour un pouvoir communal démocratique »

c) jusqu’à la démocratie économique, de plein pouvoir législatif du peuple sur l’économie du local au mondial

D’abord via la relocalisation d’une économie écologique elle même coopérative (sous l’égide d’un pouvoir communal exécutif des décisions d’au moins 10% des habitants, des coopératives municipale, SCIC, Scops en réseaux…

d) Au bout : la démocratie générale (Fotopoulos), la souveraineté la plus directe du peuple (via les Assemblées ou ecclésia), que ce soit les démocraties politique, écologique,  économiques, ou culturelle.

La démocratie générale est le moyen de créer un rapport de force (non violent) face aux maîtres du monde comme aux élites économiques et politiques et culturelles locales et nationales

L’Éducation populaire nouvelle se doit de s’enraciner au local et de chercher avec les partenariats les plus larges de mettre des forces en marche : par l’expérimentation du changement les gens peuvent alors apprendre les savoirs du changement par la théorisation de la pratique sociale et écologique.

Ni simple aménagement du capitalisme en vert (1) ni retour au keynésianisme des années 60, ni poil à gratter des partis essentiellement avalés par le système, l’association la Cen ne cherche pas l’intégration aux jeux politiques locaux mais leur dépassement sur le terrain de la démocratie économique et culturelle et politique relocalisées et de décision populaire, et ce, de manière cohérente.

Une éducation populaire nouvelle peut contribuer avec tous les autres, avec les mouvements sociaux et écologiques à la délégitimation et au dépassement du nouveau totalitarisme capitalistique.

Ceci implique une bataille des idées et culturelle appuyée sur l’expérimentation de nouvelles formes de vie locale qui s’inventent chaque jour sans dévotion aux élites de la classe politique , ni aux classes moyennes et  aux médias qui tiennent la politique politicienne.

La Cen veut participer à la « bataille  » intellectuelle et morale »pour faire connaître la vérité, organiser des tables rondes participatives tout publics, des formations notamment des citoyens les plus dominés, dans des démarches de partage et d’élaboration coopérative des savoirs, dans des démarche créative et festive d’engendrement de plus d’autonomie intellectuelle, d’intelligence collective, de solidarité, de démocratie cognitive et culturelle à partir  de l’expérimentation de ces changements constructifs et alternatifs, du local au global.

L’éducation populaire peut y parvenir en travaillant à la « conscientisation » des causes de la situation et de nos comportements de collaboration inconsciente, comme l’a fait Paulo Freire en Amérique latine

Pour ce faire la société ne peut recevoir d’en haut, des élites et dominants, des savoirs qui ne sont pas issus de pratiques transformatrices et d’une culture coopérative, des savoirs qui ne sont pas des instruments capables de changer le réel car acquis hors contexte d’action, dans des conditions qui en neutralisent la fonction d’instruments de transformation du monde…

Il s’agit bien de s’adresser au plus exclus autrement que par la conférence, autrement que dans une politique du guichet dans des salles de centre ville  autrement que des colloques de tribunes où on ne se parle pas ..

Ainsi, par et dans l’action, l’expérimentation, la formulation-conscientisation des obstacles à la réussite collective peuvent changer les comportements individuels et collectifs de soumission aux autorités, de délégation de pouvoir, de démission de penser, d’égoïsme, de collaboration (servitude involontaire) à ce  système dans tous les domaines : travail, politique, culture,v ie sociale. (cf le récit des apprentissages réalisés par les ouvriers de Lip sous la plume de Charles Piaget au fur et à mesure de leur lutte puis de leur création de scops. (Antropia et site Cen)

Ainsi, peut se développer  l’engagement collectif des dominés et du plus grand nombre dans une démarche de démocratie générale, de prise de pouvoir local, par en bas, sans délégation de pouvoir à la classe politique qui est intégrée au système d’une démocratie oligarchiques contrôlée par les marchés, sans réclamer toujours la reprise par des actionnaires, sans réclamer du patronat son dû, mais en construisant une économie locale sous contrôle de la population et, dans les entreprises, sous contrôle de ceux qui y travaillent (un homme=une voix, salaires proches les uns des autres, AG régulières, délégation minimale au directoire)

Une éducation populaire pour ouvrir l’imaginaire collectif au désir d’un monde meilleur et à celui d’éviter la barbarie.

Une éducation populaire qui combine l’analyse (pessimiste) et la volonté (optimiste) d’une démarche vivante et conviviale qui apporte du bonheur dans ce qui est fait et vécu, bref qui soit assez enthousiasmante pour mettre en marche de nouvelles énergies et casser l’extrême morosité sociale et écologique en cours……

Bref, une éducation populaire outil de promotion collective et de transition si elle contribue à ce la société prenne en charge sa destinée comme l’exigent les effondrements en cours…

La nouvelle éducation populaire (NEP) nébuleuse multiforme dont la Cen n’est qu’une petite étoile parmi d’autres  qui partage, entre autres, la vision de Paulo FREIRE selon quoi « Le but de l’éducateur (ici collectif) n’est plus seulement d’apprendre quelque chose à son interlocuteur, mais de chercher avec lui les moyens de transformer le monde dans lequel ils vivent » (parmi ces moyens les savoirs opératoires construits par tous-tes dans le processus même de la transformation du réel)

Rapport d’André Duny soumis aux ciseaux et adjonctions

(1)Le capitalisme vert c’est la continuation du capitalisme comme système qui dans son principe est destructeur de l’environnement et qui, dans sa dernière phase, s’est traduit par une expansion extraordinaire des inégalités…Le capitalisme vert n’est pas un oxymore, ça n’existe pas…C’est seulement une construction et un habillage idéologique pour faire croire que l’on respecte l’environnement sans changer les déterminants fondamentaux de nos régulations sociales, de notre système économique et de la répartition des pouvoirs dans cette société.(Kempf Le capitalisme vert ça n’existe pas Regards avril 09)

Si ceci vous a parlé…vous pouvez participer en direct à la réélaboration de ce texte

Mais aussi aux projets et actions de la CEN, à sa pensée collective, aux mensuelles, aux secteurs, aux groupes autonomes, aux AG afin de construire un des outils de la démocratie locale directe, écologique, économique  et sociale, un des outils de la  transition face aux chocs annoncés, un instrument de la construction d’un monde meilleur, non pas dans l’isolement, ni la petite valeur ajoutée revendiquée, mais dans les synergies les plus larges et constructives..

PARTICIPEZ A l’AG CEN du 23 JANVIER 2010 à TOURNON (accueil café thé 9h ; ouverture 9h30) et si vous ne pouvez venir à des amendements directement à contact-cen@ml.ma-ra.org