Samedi 7 décembre, 14h-17h
Café l’Arrêt Public, CREST, 1 rue de la République
“À quoi sert l’école ?”
Peut-on la changer ? Si oui, par où commencer ?
Une conférence participative par enquête d’André DUNY avec amis Cen
Ex formateur à l’IUFM de LYON
Ex responsable national du GFEN
Co auteur de “Réussir à l’école” (1977) de “Construire ses savoirs construire sa citoyenneté de l’école à la cité” (1995) …
Première partie
Les réponses à la question “A quoi sert l’école” sont, pour partie, établies par la salle, via l’enquête sociale et l’enquête historique (sur documents). Le conférencier anime les mises en relation des réflexions des uns/es et des autres et peut les prolonger par des données et analyses complémentaires.
Seconde partie
Tout est prêt pour la privatisation finale prévue par l’OMC en 94. Sommes-nous dès lors condamnés à défendre le “service public” dans ses modalités antérieures (comme “fabrique de l’impuissance”)?
Ou pouvons-nous trouver des lignes de fuite individuelles dans ce nouveau grand marché ? Ou faire sécession collectivement pour nos enfants d’une société et d’une planète toutes mal en point?
Au terme d’une longue enquête dans les collèges Hervé Hamon était arrivé à cette conclusion : «… le monde que je vais décrire est sénescent. S’il ne change pas, il est potentiellement mort, faute de renouvellement des acteurs et du système ».
Faut-il développer des écoles alternatives?
Le problème fondamental réside-t-il dans l’accès aux savoirs ?
Faut-il que tous puissent consommer ceux ci sur un libre marché des compétences via les techniques de l’informatique et de la communication?
Ou s’agit-il au fond de partager l’accès à la production des savoirs “opératoires” qui, en même temps construiraient l’intelligence et les pouvoirs ?
Par où donc commencer ?
Quelle école ou éducation ou société pour nos enfants ?
Or des voix autorisées affirment que sélection la soumission et même l’ignorance se joueraient dans la transmission des savoirs et de la Culture.
Dit autrement “l’Ecole de la République” aurait su élargir la diffusion des savoirs académiques à de nouveaux publics et au peuple tout entier sans pour autant partager le pouvoir avec lui !!! (1)
Quatre postures : “école républicaine-autoritaire”, “école active/constructive /moderne/ouverte/coopérative “, “école en libre supermarché des savoirs et des compétences”, ” école agent de développement local”
Laquelle peut-elle préparer au mieux nos enfants à rebondir voire à se sauver face à une société humaine et une planète en proie à de vastes désordres ou à des effondrements économiques et écologiques.
Quels enfants laisser à cette planète ?
Faut-il les convaincre sans concession de faire leur métier d’élève toujours entre les murs de l’école et/ou des entreprises, et/ou sur des consoles pour chercher avec ténacité à quérir les meilleurs notes et diplômes et établissements aux fins de s’élever et de s’adapter à un marché du travail exigeant sens de l’entreprise privée compétitivité mobilité ?
……..
Au besoin le marché mondial exige aussi une certaine “créativité” personnelle : il n’est donc pas opposé aux méthodes “modernes” qui ne remettraient pas en cause le contexte libéral/libertaire d’une rude lutte des places avec ce qu’il faut de hiérarchie (capitalisme autoritaire au service des actionnaires) côté face et la permissive jouissance sans limite, côté pile… (Capitalisme de la séduction)
Avec la sainte “pégagogie différenciée” années 80 on a vu un contrefeux s’allumer face aux mouvements pédagogiques qui militaient dans l’éducation nationale pour le socio constructivisme en matière de conquête des savoirs opératoires (capable de rallumer les intelligence endormies par le magistral et l’exercice d’application) et l'”autogestion” généralisée (la démocratie directe) en classe et dans la société ? (afl, gfen, icem, etc) en vue de sortir de l'”école capitaliste” (Freinet) et plus si affinité
Instruit par la décroissance de ces mouvements, faut-il aller plus loin et inviter les écoliers lycéens et étudiants à s’interroger sur la lutte des places en classe et sur leur future “insertion” aux deux extrémités de la société comme l’a superbement fait en son temps Don Milani Lorenzo dans” Lettre à une maîtresse d’école” ?
Non pas en leur donnant des leçons mais à partir d’analyse du vécu éclairé par des oeuvres (Avertissement aux écoliers). Mieux en leur faisant produire des oeuvres, notamment via enquêtes actions, projets et recherches actions gérés par eux mêmes, hors les murs, au contact du réel ?
Qu’ils deviennent auteurs de leurs savoirs en s’insérant dans des productions sociales économiques écologiques culturelles utiles, en participant au développement humain soutenable du territoire du quartier, de la planète ?
Avec en classe, en décroché, débats lectures et synthèses pour de nouveaux savoirs vivants et opérants et “engageants”.
Il faudrait aussi inviter les “chers collègues” et parents à interroger concrètement la part qu’ils prennent inconsciemment à la reproduction de cet ordre social mondial écologique qu’ ils n’aiment pas …(2)
Quelle planète laissent-ils aux enfants ?… Les sortir du face à face en leur proposant d’accompagner des recherches-actions et communications sur un territoire mais aussi de participer à la vie sociale et culturelle de la cité redonnerait du sens (cf notre participation à “Construire ses savoirs construire sa citoyenneté de l’école à la cité”)
L‘enquête PISA de l’OCDE vient nous montrer opportunément sans conteste possible l’extrême élitisme de notre système scolaire qui délaisse de plus en plus les milieux populaires au profit des héritiers.
Elle montre aussi que là où il y a mise en recherche, les élèves apprennent mieux et que les écarts se réduisent un peu.
Mais ceci ne résout pas la question : comment donner vie au dépassement en commun des fonctions d’une école qui légitime les inégalités au nom de la méritocratie bref qui pérennise un système prédateur de la terre et des humains..sans se résigner au très libéral supermarché qui vient ?
Quels leviers pour “N’autre école” (revue à lire du même nom)
Que tous nous participions au mouvement de sauvegarde de la vie en général et de l’égalité sociale et scolaire est une hypothèse de travail pour le changement scolaire, si tant est qu’il puisse changer…
Pour l’éducation populaire la question se double d’un : comment donner vie au dépassement en commun d’un système cancérogène à qui l’école rend tant de services
Par où donc commencer ?
En tout cas la CEN invite les ASSOCIATIONS et tout citoyens des départements de ce coin-ci de planète, à un réunion (Mairie Cornas, proche Valence, samedi 14 déc 14H30-17h) constitutive d’une POSSIBLE RENCONTRE D’ÉTÉ (juillet 2014 ?) et montée ENSEMBLE et qui aurait vocation de faire CONVERGENCE pour les TRANSITIONS (autonomies : culturelle, alimentaire, énergétique, politique-démocratique (DDT), économique-écologique)
Et/ou pour ligne de recherche de “DONNER VIE ENSEMBLE au DEPASSEMENT du SYSTEME (par le BAS ?!)”
Propositions : contact@liste.la-cen.org et lacensecretaire@gmail.com
André DUNY
(1)-‘’Il s’est agi d’offrir à chacun quelle que soit son origine sociale des chances d’accéder aux échelons les plus élevés d’une société inégalitaire et non d’aider les classes dominées à développer les savoirs qui transformeraient la nature inégalitaire du système social. ‘’ J.Foucambert “L’école de J Ferry”
(2)-“Il n’y a pas d’émancipation possible sans la prise de conscience explicite de ce par quoi on est asservi, et plus fondamentalement sans la conscience même de l’asservissement, jusque-là étouffée, anesthésiée par les habitudes et le poids des conformismes.” Alain Acardo “Le petit-bourgeois gentilhomme”
SITE Cen : la-cen.org / contact@liste.la-cen.org / 06 75 80 05 79
Liste de livres sur l’école – CEN – André Duny