Voici un diagnostic de Bertrand Méheust, en pages 23 & 24 de “La nostalgie de l’occupation”, paru en 2012.
Il écrit : “Selon les climatologues, les écosystèmes ne peuvent plus supporter sans dommages considérables une montée moyenne des températures de plus de trois degrés. Or les projections, qui doivent constamment être révisées à la hausse, se situent maintenant dans une fourchette comprise entre quatre et six degrés. À quatre degrés, c’est la catastrophe ; à six degrés, c’est le cataclysme.”
Là l’auteur renvoie à une note en bas de page pour citer ses sources et donner des précisions : “Mark LYNAS, Six degrés, que va-t-il se passer ?, Paris, Dunod, 2008.
La terre, à l’époque du crétacé, a connu des températures aussi élevées, mais elles se sont installées sur de très longues durées, qui ont permis aux écosystèmes de s’adapter. Nous libérons le carbone un million de fois plus vite que la nature ne le piégeait au crétacé (p. 199). Il n’existe aucun précédent à l’accélération des températures attendue dans le siècle qui vient. Les écosystèmes ne pourront pas résister. L’auteur compare l’hypothèse à six degrés au ‹‹sixième cercle de l’enfer››.
Sur ce thème, voir aussi l’excellente synthèse de Florence LERAY, Le Négationnisme du réchauffement climatique, Lyon, Golias, 2010.” Fin de la note.
Et il poursuit :
“Sortons de ces abstractions : ce qu’impliquent ces chiffres, on le sait désormais, c’est le désert qui avance, des températures destructrices pour les organismes, la multiplication des maladies infectieuses et des troubles mentaux, la disparition massive des espèces, la chute de la production agricole, la famine qui se répand, la montée des eaux qui submergent les côtes les plus peuplées de la planète, obligeant à des déplacements massifs de populations. Il est clair que, dans la durée, le chiffre des victimes laissera loin derrière lui les cinquante millions de morts de la Seconde Guerre mondiale. Et ce sombre tableau ne considère que les effets du réchauffement climatique, sans tenir compte de toutes les autres nuisances agissant en synergie. En résumé, ‹‹ce n’est pas la même chose››, parce que, sous un certain angle, c’est pire.”
NDLR
Merci à Bertrand MEHEUST (philosophe anthropologue (et par ailleurs adhérent à la Cen) et à Robin B (lanceur d’alertes sur Echanges de la Cen…et ailleurs) pour nous avoir choisi ce passage clé.
Son blog : http://gorgerouge.unblog.fr