Anthropocène ou capitalocène ?

ELEMENTS pour IDENTIFIER les CAUSES de ce qui ARRIVE et donc INSUFFLER dans les ALTERNATIVES de court terme l’HORIZON et le SOUFFLE du LONG COURT, celui d’une SORTIE de SYSTEME

En brulant du bois, l’homme primitif avait une empreinte écologique ridicule pour modifier le climat sans commune mesure avec l’énergie du feu choisie par le mode de production/consommation capitaliste (disons à partir de l’exploitation du charbon et de la machine à vapeur 18 ième puis du pétrole fin 19è, et explosion au 20ième par milliards de tonnes de CO2 des combustions moteurs)

Entre les brûlis de nos ancêtres et les torchères géantes d’Exxon, Youkos, Total, Schell, y a t il photo quant au réchauffement de la planète ?

Entre la marine à voile et les porte containers (mondialisation oblige) ou pétroliers géants (carburant du capitalisme généralisé) consommant 20 à 50 tonnes tonnes heure de fuel lourd (A noter : les 15 + grands émettent plus de SO2 , gaz à effet de serre, que les 780 millions de bagnoles de la planète !!!)
Ya t-il photo ?

Est-ce la passion du feu de “l’anthropos”, de l’Homme, son envie de brûler les effleurement de pétrole ici ou là, qui cause le risque de “sa” perte actuelle dans les chaos du climat ? Est-ce sa passion pour la chimie de synthèse des pesticicides ? Ou sa passion pour la désinformation voire la crétinisation ? Ou pour sa course éperdue au bien être perso intégral plutôt qu’un peu d’engagement collectif citoyen avec toutes ses frustrations ? etc etc

Les société de classe avec les individus prédateurs, organisés en mafia exploiteuse , ont existé très tôt dès l’apparition de l’agriculture et ses surplus, en gros à partir du néolithique.

Mais ce n’est pas l’Homme en général, (anthropos) encore moins la somme des individus, même si leur nombre a fortement crû, qui font exploser les indicateurs d’effondrement de l’espèce humaine (climat, biodiversité, finance…).

D’ailleurs qui subit déjà le chaos climatique commençant ?

Qui a subi l’Ouragan Katrina ? Les pauvres de la N Orléans ? ou les riches américains partis ailleurs ?
Pour qui le sale temps ? Quelle empreinte écologique produite par les petits pêcheurs de Touvalou ? Par  les milliardaires sur leurs Yachts à 200 millions, consommant 2 tonnes/heure de fuel ?

Quatre faits très têtus :

A- les 7% les + riches  produisaient en 2000,  50% du C02 (ça s’est bcp aggravé ces 18 années passées)

B- 90 multinationales ont fait les 2/3 des GES (ça la Cen euh le porte parole euh le…etc etc nous a bassiné avec cette donnée rappelée X fois sur radios locales, site Cen, listes Cen et Cie)

C- 2,6 milliards de pauvres  n’utilisent presque pas d’énergies fossiles

D-le Capital (entre les mains d’une minorité propriétaire des moyens de production) a été multiplié par 134 entre 1700 et 2008, et la démographie humaine  de 10. C’est clair que la démographie n’est pas la cause du réchauffement

C’est la question philosophique anthropologique : est-ce que l’espèce humaine serait intégralement génétiquement programmée pour la guerre aux autres et pour détruire son environnement…(cerveau reptilien ).

Est-ce qu’on aurait tous un appétit  énergétique pour le feu  inhérent à notre « nature » d’Homme (H hommes/femmes) ou d’humain ?

En fait, l’espèce humaine n’a pas “couru au feu », elle n’est pas “homo pyrophilis » par nature, ni avide  du feu depuis ses origines

Le terme d’anthropocène enveloppe un mensonge !

L’humanité n’est pas la cause du réchauffement, chaque individu brûlant une part du feu fatal ! Elle  a subi le feu du Capitalisme , autrement dit des porteurs d’argent investisseurs pour leur profit personnel, maîtres et possesseurs des moyens de production du feu et des machines de + en + puissantes grâce aux énergies fossiles : charbon, pétrole, gaz..

C’est une minorité de capitalistes britanniques du début du 19è siècle qui a massivement adopté des machines à vapeur (invention 1784 James Watt) pour 2 raisons :

1-triompher dans la compétition avec leurs concurrents nationaux et internationaux en rétablissant un taux de profit plus favorable justement en augmentant la part du capital machine (ou capital fixe) sur le capital variable (moins de salaires puisque plus de machines) en abaissant  le coût unitaire de production  de chaque marchandise. A eux donc plus de parts de marché ! plus de clients ! plus de plus values !

2-dominer leurs ouvriers en transférant aux machines le contrôle d’une part du processus. productif. donc ôtant aux ouvriers de leur pouvoir d’autonomie sur un travail qui était moins spécialisé.
Désormais ils sont avalés par le système machinique et la taylorisation, leur travail est en miette. Ils entrent dans les temps modernes.

D’où ces milliers de Luddites saboteurs des machines à vapeur de 1840, ou ces populations colonisées qui refusent de descendre dans les mines !

Aujourd’hui on jouit du smartphone lequel est un condensé de technologies et de métaux rares, assis sur  la mort de millions d’africains affamés  de métaux rares, sur l’esclavage moderne de dizaines de milliers de jeunes chinois saisis par la passion  pyrophilique ?

Dès le départ de la révolution industrielle les propriétaires ont eu besoin de main d’oeuvre disponible  obligés de vendre leur force de travail car ayant perdu leur moyen de subsistance de par le mouvement des enclosures, c’est à dire la perte de terres jusque là en biens communs dans les communes britanniques .
Rappel ma famille juste après guerre, a survécu avec quelques vaches et chèvres grâce aux communaux :  étangs à carpes communaux avec partage égalitaire, vergers communaux, pâtures communales, bois communaux (pour se chauffer gratis)…

La conception naturaliste de l’”Homme » pyrophile par nature sert donc de cache sexe en diluant la responsabilité d’un système aux mains d’une minorité puissante mais qui ne le gère pas comme non plus au gré de leurs fantaisie comme on pilote une bicyclette. Des capitalistes sympas qui pairaient bien sont broyés et éliminés  par le système de la concurrence et du taux de profit.

Lisons donc “CAPITALOCENE” une socio genèse  historique du dérèglement climatique qui met en cause le capitalisme , pas cette  ” saloperie humaine…” , explication bien commode pour innocenter les causalités réelles du crash climatique : le libéralisme ou capitalisme  , pour nous empêcher de le démanteler et de convertir l’état qui l’a favorisé et qui l’a sauvé lors de chaque crash financier, comme en 2008 (France 380 milliards pour nos banques privées, prochain crash en vue, cette fois l’état nous fera les poches en direct et la nuit, voir sur ce site les dispositions prises le  26 déc 2016)

Il nous aide à redéfinir  le dérèglement climatique comme un produit du capitalisme et non de la somme des passions des milliards de déshérités de l’espèce humaine (même s’ils y ont pris une modeste part)

Il nous faut donc sortir du capitalisme si on veut avoir une chance de survie !

Or, nous sommes à la fois partie intégrante de la nature et partie d’un système de relations de propriété, de rapports de classe, d’us et coutumes, de tabous, d’idéologies, de modes de vie structurés et qui nous structurent en tant qu’individus, dans lesquels on est pris et qu’on trouve tout installés :  on remarque une sorte de logique impersonnelle d’automatismes de ses mécanismes qui échappent aux individus : plus de machines c’est plus de consommation de charbon (fossile)  pour fabriquer l’acier des machines et produire plus de vapeur pour les faire tourner, d’où l’épuisement des ressources naturelles Plus de production à moindre coût c’est la saturation assurée du marché, (cf machines à laver, automobiles) d’où des crises de valorisation  qui entraine encore une augmentation des machines et technologies  et donc de l’extraction d’énergie.

Cette contradiction interne (composition organique du Capital) se double d’une contradiction externe (destruction de la ressource, réchauffement)

Elles font que le système fonctionne de lui même selon sa logique interne et échappe aux seules volontés des groupes de capitalistes eux mêmes…C’est une sorte de loi d’airain qui détermine la marche du système et finalement qui s’impose à tous même ceux bien placés payés.

Est ce à dire que nous serions devant un monstre automatique à croissance infinie que personne ne pourrait stopper ?

Non car l’économie capitaliste même  globalisée et totalisante n’est cependant pas le seul sujet de la société et de l’histoire, il y d’autres et multiples acteurs et forces susceptibles de le réguler et surtout d’en sortir… : des états, des classes sociales, des mouvements, des tiers secteurs, des interstices, des alternatives et des luttes,qui peuvent converger dans une redéfinition de nouvelles règles favorisant l’autre économie ou perma économie, fondée sur le développement de bien communs donc résiliente, sociale, solidaire, écologique, réparatrice

Il n’ y a donc pas déterminisme. Les hommes font leur propre histoire avec leurs mouvements d’idées… non arbitrairement, pas par une sommes de petites initiatives isolées mais collectivement à PARTIR de leurs situations de travail, de logement…bref à partir des machineries dans lesquels ils sont pris, avant de décider de s’en déprendre ensemble, symboliquement (ne plus adhérer aux idéologies du système) et réellement : collectifs de lutte (comme NDdesLandes) mouvements d’ensemble nationaux contre la privatisation de la SNCF, occupation du Colloque de Total à Pau par des dizaines « d’activistes », mais aussi en s’attaquant à la propriété privée des moyens de production et au pouvoir ploutocratique : coopératives de production plutôt que start up, nationalisations mais à autogestions locales, permaculture plutôt qu’exploitation de la nature, démocratie directe locale plutôt que délégation, …qui vont renverser le rapport des forces entre les puissants (riches) et les dépossédés, et les rapports d’idées (les soumissions et collaborations involontaires)

Et le municipalisme “écologie sociale” qui permet, combiné avec des changements nationaux, de se mettre à l’abri, via des autonomies relatives : politique (démocratie directe), approvisionnement alimentaire local, via le foncier public et la régie alimentaire, ou de petites coopératives et fermes paysannes, en permaculture, en énergies renouvelables tricotant : sobriété, égalité sociale , affaiblissement des grandes unités commerciales et industrielles…bref une perma économie résiliente, socialisée pour partie, et contrôlée localement…

André DUNY

Et lire : “Comment tout peut s’effondrer”, de Pablo Servigne,(SEUIL, collection anthropocène)