Grève scolaire internationale le 15 mars et ce qui s’entrelace….Le Printemps pourrait être chaud !

Le jeu de mot est naturel, c’est bel et bien un bol d’air pur que de voir collégiens, lycéens et étudiants manifester chaque semaine depuis le 15 février.

La France se joint ainsi à l’appel des grèves scolaires pour le climat déjà lancées dans d’autres pays du monde.

Chaque vendredi, en plus des manifs, ils organisent des conférences, des débats, font de l’éduc’pop, afin d’interpeller et bousculer leurs ainés.

Ils s’adressent aux citoyen.ne.s mais surtout aux gouvernants et financiers pour agir vite, agir vraiment.

Ils disent manger bio, se déplacer à vélo, réduire leurs déchets, mais savent que ça ne suffira pas à limiter le réchauffement. Et ils sont têtus, on ne leur fait pas. La jeune suédoise Greta Thunberg est devenue une figure de proue de ce mouvement, les lobbyistes du greenwashing lui court après, elle ne s’en laisse pas conter. La grève, pour ces militants, est un moyen de politiser la question du changement climatique et disons le comme il se doit : de la catastrophe écologique. Les discours « main sur le coeur », ils n’en ont que faire, ils veulent des actes. Si seule une partie des étudiants franciliens a choisi de mener chaque semaine une action de désobéissance civile en parallèle des marches, partout fleurissent des slogans exigeant une refonte du modèle de société. é

Leur génération n’est pas revenue des modèles déchus ou utopies du XXème siècle, ils ne les ont tout simplement pas connus.

En revanche le besoin urgent de sortir du capitalisme semble loin d’être minoritaire. Et se dessinent au travers des revendications liées à la démocratie, au temps, au pouvoir des citoyens et salariés, à la justice fiscale, un modèle en positif, barbouillant ainsi un récit commun, moderne !

Le capitalisme n’est pas qu’un mode de régulation « économique », mais un modèle global de développement social : il « fait » société.  S’unir « contre » est nécessaire, mais la réponse a besoin d’être prolongée, remplit de sens et d’alternative. Rendre visible les signifiants d’un nouveau modèle, produire du sens pour dire l’après semble relever de l’intuition chez ces jeunes mobilisés.

Trop enthousiaste, peut être, je l’avoue ! Est-ce que le Bonjour Tristesse du moment ne m’amènerait pas à frétiller à la seule vue de quelques milliers de jeunes en mouvement ?

Le succès de la grève scolaire internationale programmée le 15 mars nous le dira, nous en serons.

La question des jonctions avec les différents mouvements sociaux en cours se pose. C’est loin d’être évident, tant les lieux et les modes d’action, les identités sociales, culturelles, sont éloignés. Il y a pourtant de la circulation d’idées et des communautés de questions. Le Printemps pourrait être chaud !

Elsa Faucillon

Ndlr : Merci !