Sommes nous une démocratie ?

En pleine révolution française Emmanuel Joseph SIEYES, abbé et député, expliquait la différence entre régime représentatif et régime démocratique, faisant la promotion du premier contre le second !!!

Ou comment la bourgeoisie naissante par les élections et le système représentatif et l’éducation à la soumission, pourra garder le pouvoir qu’elle était en train de ravir à la noblesse (et au clergé) .

Discours du 7 sept 1789 à l’Assemblée constituante

“Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux même la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils (les citoyens) dictaient des volontés la France ne serait plus cet état représentatif ; ce serait un état démocratique. Le peuple, je le répète,dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants”

Des paroles qui résonnent après que la même bourgeoisie (Thiers et ses versaillais) avec son armée, eût massacré la Commune de Paris où le mouvement ouvrier, les habitants insurgés ont fait fonctionner la démocratie directe (ou gouvernance horizontale) durant 72 jours.(plus bas la Garde Nationale conseille les parisiens pour désigner par quartier leur porte parole)et qu’elle ait décidé de changer de méthode pour épouser plutôt la “conscription intellectuelle”

 

QUI DOIT REPRESENTER LE PEUPLE ?

ce que proposait la Commune de Paris le 25 mars 1871 ou une autre tradition (populaire) en France

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Que proposait la Commune de Paris le 25 mars 1871 pour REPRESENTER le peuple :

La Garde Nationale se sentant garante de la démocratie  prodiguait aux parisiens, invités à élire leurs représentants au conseil de Paris, les propos suivants :

Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux.

Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus : les uns comme les autres ne consultent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables.

Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action…

Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.

Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue.

Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages

Le véritable mérite est modeste et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes et non à ceux-ci à se présenter.

 

Citoyens,

Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront pas comme vos maîtres.

Commune de Paris – 25 mars 1871

 

NOTRE COMMENTAIRE

Les partis présélectionnent les candidats qui se proposent au concours des beautés électorales. Personne ne choisit à la base quartier par quartier, qui pourrait porter la voix du peuple (délégation impérative, donc révocabilité)

Les partis (villipendés par Simone Weil, l’autre) sont des réseaux de pouvoir et de lutte des places, leurs dirigeants qui ont triomphé de leurs concurrents dans des affrontements souvent indignes, sont membres des classes et castes dominantes, font partie de l’élite éloignée des catégories populaires (rappel 0 ouvrier sur 577 députés et 6,9 millions; 6 employés sur 12 millions , donc plus de 50 % du peuple non représenté )

Ils font leur carrière dans l’état ou viennent du privé et y retournent pantoufler (conflit d’intérêts). Fort  bien rémunérés : 20% ont financé leur maison avec leur réserve parlementaire !!!) ils disposant d’une retraite à taux plein après 4 mandats mais déjà d’une retraite du 1/4 de leur indeminté (environ 6000 €) pour un seul mandat . Tentés par la corruption, approchés par les lobbistes des investisseurs, et y succombant en nombres, ils jouent la défense de la démocratie occidentale palors qu’il s’agit d’une impuissance organisée des citoyens voilée par l’illusion démocratique ala représentation formant nos institutions étant actrices en apparence mais derrière la scène  les industriels, banquiers, les marchés font la décision…

Voilà pourquoi au lieu de changer la vie, ils changent d’avis, au lieu de servir le peuple ils se servent, au lieu de redonner le pouvoir ils le confisquent au lieu réaliser l’alternative ils pratiquent l’alternance ...
Nous ne sommes pas en démocratie mais en démocratie libérale représentative ; Rien à voir avec  la démocratie athénienne  (cf analyses notamment dans le Monde diplomatique de déc 09 concernant PS, PC, Verts)

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