11 novembre. Ce monument de Joyeuse m’a ému. Et vous ?

Regardez pour commémoration de la grande guerre les regards figés dans la pierre et la main de la mère qui tient la seule chose qui leur reste, le casque de leur fils…..

http://cessenon.centerblog.net »>cessenon.centerblog.netImage du Blog cessenon.centerblog.net

Bravo au village de Joyeuse, Ardèche coeur rebelle, pour ce monument à rebours des commémorations qui dit tout des familles (modestes) des 10% de la population, tués dans la boucherie de 14-18

Ardèche martyre : 40 000 tués sur 400 000 habitants (de mémoire, à quelques centaines près, extrait des documents des soirées du projet de l’Amicale laïque de Crussol » 2014-15, piloté par A. Lieutier  : « 14-18, nos villages meurtris »

Ce département rural et industrieux, alors prospère, ne s’en est jamais relevé

Les tranchées : les paysans et ouvriers toujours en première ligne, avec les tirailleurs africains,  dans la crasse et dans la boue jusqu’aux genoux,  dans le froid humide et la peur permanente d’y rester…

L’inutile gâchis des vies humaines en première ligne protégeait les arrières composés des classes moyennes , et loin derrière ou à Paris les élites dont nous avons une (« haute »-sic) idée dans les films comme « Au revoir là-haut », « Un long dimanche de fiançailles », ou « 7 morts sur ordonnance ».

Et j’ai pu revoir tant de ces vestiges de tranchées (un tibia par ci une bayonette par là) lors de « nos » manoeuvres en 69-70,  autour de  Mourmelon le Grand : Guillaume Apollinaire y fut canonnier « L’avion de l’amour a refermé ses ailes, et tout alentour l’on ne voit que des tombeaux ». Et aux Eparges
Lire pour ressentir la vie des poilus de M Genevoix : « Ceux des Eparges », « A l’ouest rien de nouveau » , « le cabaret de la belle femme ». …
Initialement  promis à la coopération, j’ai fait mes classes en tant que bidasse de seconde classe, AED, (appeler pour la signification !)
J’y ai interminablement marché contre les « rouges » avec l’appui de « nos » chars AMX 30  !

C’est là qu’avec « l’Escadron blindé », j’ai compris, mutatis mutandis, qu’à l’Est les bidasses étaient dans le même état d’esprit que nous.

Né plus tôt, j’imagine que j’aurais pu finir parmi les 639 fusillés pour l’exemple (et pour mutinerie)

« On croit mourir pour sa patrie et l’on meurt pour des industriels » Anatole France

Temps de guerre, chair à canons, temps de paix chair à patron, non ?
André Duny 0675800579
Pour célébrer ce triste 11 novembre