En 2011 pour mon premier pèlerinage à Compostelle j’ai passé une nuit dans la ville de “Léon” avec les “indignés espagnole” au nom de tous les indignés du monde
Je n’ai cessé d’appeler depuis des année à une convergence des luttes, fondamentale quant au long combat contre les exclusions et pour l’égalité des droits.
Passer du vertical au transversal, de la « boutique » à la convergence, refuser les multiples tentatives de main mise des appareils politiques sur l’autonomie des mouvements sociaux s’est avéré d’une grande difficulté.
C’est pourquoi je m’inscris sans ambage dans cette large confluence des NUITS DEBOUT agrégeant étudiants, ouvriers, paysans, précaires, chômeurs, sans-papiers, sans logis, migrants, collectifs, réseaux…
Cette mobilisation exemplaire ne s’affirme pas seulement contre la loi El Khomri, elle vise essentiellement à combattre un système qui a amplifié sans relâche une déshérence intellectuelle, culturelle, politique, spirituelle sans précédent.
Dans ce vide profond, se sont infiltrés et banalisés les pires débauche et renoncements : la montée des fascismes, des intégrismes religieux, le retour à l’ordre moral, la peur de l’Autre, l’artifice publicitaire et médiatique qui engendre une société en léthargie, où le poison du subi, de la résignation s’est installé dans les esprits, l’atterrante insignifiance des gouvernants d’hier et d’aujourd’hui, essentiellement intéressés à la reconquête d’un pouvoir perdu ou au maintien d’un pouvoir reconquis…
Les NUITS DEBOUT portent probablement en elles les germes d’une réappropriation citoyenne, d’une souveraineté populaire jetée en pâture à la voracité des décideurs politiciens, médiatiques et économiques, d’un indispensable retournement de la pyramide des pouvoirs, d’un chant du peuple porté par les révolutionnaires de 1789, les communards de 1871… De toutes celles et ceux qui ont écrit de leur sang les mots Justice et liberté
Gérard Boinon