Le Mur de Trump : une attaque symbolique contre les classes laborieuses

Mettre un mur dans un territoire qui a une histoire d’occupation, de corruption et de criminalité sans limites, est conforme à la logique de la bourgeoisie déterminée à convertir en menace tout ce qui est étranger. Surtout si cela inclut une couleur de peau, une langue et une culture déjà humiliées à n’en plus pouvoir. Dans le Mur de Trump se coagulent toutes les perversions du racisme et toutes les folies de l’impérialisme. Son prototype le plus évident est en Israël. Il coûtera 25 milliards de dollars. Et ils veulent le faire payer au peuple mexicain. C’est là qu’est la vraie « punition ».

C’est la logique des « gated communities » (quartiers résidentiels fermés) qui enchantent la petite bourgeoisie. Le magnat de l’immobilier le sait bien. Ce mur donne plus de relief aux idées les plus chères à la bourgeoisie : « ceci est à moi ». Il réaffirme la « propriété privée » et la mise à distance de l’« autre ». Il définit la caractérisation de « l’autre » comme « dangereux » et s’intronise comme correctif symbolique indélébile pour que le monde comprenne de quel côté est le « pouvoir ». Quand le vrai pouvoir est du côté du peuple… bien que les peuples (pour l’instant) ne voient pas cela très clairement.

Cela semble être une antiquaille de magnat prétentieux, cela semble un caprice de « gosse de riche » déterminé à nous punir avec son ego débridé. Cela semble une idiotie… cela semble mille choses dans un monde où rien n’est ce qu’il paraît. Alors qu’il pouvait prendre mille mesures douanières, fiscales, technologiques, exhiber ses «Rambo», ses soldats et ses armes. Alors qu’il pouvait semer des paramilitaires (comme au Venezuela), financer des Ku Klux Klan, des drones, des chiens, des faisceaux laser… il pouvait imposer des lois plus « dures », une presse encore plus au fond du caniveau, des Border patrols plus fascistes… il pouvait mille choses, mais il a choisi le Mur. Et ce n’est pas innocent.

Le Mur de Trump est un baume médiatique pour les angoisses endogènes de l’empire. C’est un baume opportuniste de longue durée et aux innombrables effets à long terme. C’est miroir idéologique de briques et de ciment dans lequel se reflète, de l’intérieur, la monstruosité du capitalisme et sa logique d’asservissement. Chaque fois que Trump le mentionne, il déploie un drame historique infesté par l’humiliation du pillage et de l’esclavage ancestraux subis par les immigrés dépossédés et maltraités….

Publié le 2 février 2017 Entre les lignes entre les mots

Le Mur de Trump : une attaque symbolique contre les classes laborieuses