Macron a tout faux sur les chômeurs et les soi-disant « assistés »

Les innombrables petites phrases d’Emmanuel Macron sur le sujet ne sont pas des dérapages, vu qu’il les enchaîne avec une régularité de métronome. Nous allons donc en avoir d’autres dans les mois à venir avec ce « grand débat » transformé en campagne préélectorale, dont l’objectif secondaire est l’espoir de tenir les gilets jaunes à distance : les gilets gênent.

Les deux dernières en date ont été prononcées à l’occasion de ses rencontres fort bien organisées, filtrées et encadrées (voir ce témoignage) avec des maires, la première fois dans l’Eure, la seconde à Souillac. Dans l’Eure, à Gasny, le 15 janvier, c’était : « Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent ». À Souillac, le 18 janvier : « certains ont plus intérêt à travailler quatre à six mois, se remettre au chômage et trouver des combines à côté ».

Pour d’autres macronades, dont la plupart suintent le mépris du peuple et expriment l’idée que les pauvres et les chômeurs n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes, voir la recension qu’en fait Gérard Filoche sur son blog. Parmi beaucoup d’autres sur les pauvres et l’assistanat, les quatre suivantes sont limpides quant au fond de la pensée jupitérienne :

– « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout des autres. J’essaierais de me battre d’abord » (02/2015)

– « Le chômage de masse, en France, c’est parce que les travailleurs sont trop protégés » (02/2017)

– « Ceux qui naissent pauvres restent pauvres. Il faut responsabiliser les pauvres pour qu’ils sortent de la pauvreté » (06/2018)

– « Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve, ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler. Avec les contraintes du métier » (15 septembre 2018)

Depuis des années que de tels arguments sont répandus – c’est monté en puissance avec Sarkozy, mais des précédents existent dès les années 1990 – presque tous ceux et celles qui ont mené des études sur la pauvreté et le chômage ont abouti à la même conclusion : dans leur immense majorité, les pauvres et les chômeurs ne sont en aucune façon responsables de leur situation. Les arguments « à la Macron » sont des arguments « à la con ».

PREMIÈRE IDÉE FAUSSE : LE NOMBRE ÉNORME D’OFFRES D’EMPLOI NON SATISFAITES

La suite sur le blog de Jean Gadrey :

https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2019/01/25/macron-a-tout-faux-sur-les-chomeurs-et-les-soi-disant-assistes