Episode 4.
Deux abattoirs cette fois, les mêmes images, la même stigmatisation. Oui, il y a des problèmes dans les abattoirs et, oui, ils doivent être réglés. Il faut rechercher sans ménagement les moyens d’améliorer la formation des travailleurs des abattoirs et, par là, les conditions d’une mort digne des animaux. Mais pour cela il faut regarder la situation en face et dépasser cette indignation primaire. Cette campagne de communication s’acharne sur l’élevage et met en danger l’emploi paysan, notre modèle alimentaire, la vie de nos territoires. En ciblant les petits abattoirs, plus vulnérables, elle pousse clairement vers l’industrialisation de nos métiers, effet agricole du libéralisme qui, justement, est en cause dans la dérive des abattoirs.
Les éleveurs sont en première ligne. Ils vivent au quotidien avec la naissance et la mort, que beaucoup préfèrent ignorer. Après deux mois de travaux, ceux dont c’est le métier vont enfin être entendus par la Commission d’enquête parlementaire
La Confédération paysanne défendra l’idée que c’est l’industrialisation de l’agriculture qui est source de souffrance pour les animaux, et pas seulement au moment de l’abattage. Pour s’assurer du bien-être animal, il faut d’abord défendre l’élevage paysan au lieu de faire des généralités.
Nous sommes convaincus qu’une amélioration des conditions d’abattage passe par une relocalisation de ces outils, et leur adaptation aux besoins (abattage à la ferme, abattage mobile, etc.). Ne laissons pas ce travail entamé être étouffé par ce nouvel épisode d’indignation publique bien coordonnée.
29 juin 2016 Confédération Paysanne